Jeudi 2 décembre, le président des Républicains Christian Jacob a annoncé les deux candidats qualifiés au second tour du congrès de son parti: Valérie Pécresse et Éric Ciotti. Tous les prétendants à l’investiture avaient détaillé leur première décision en tant que Président auprès du Journal du Dimanche. Retour sur les propositions de ces personnalités incarnant des lignes politiques bien distinctes au sein du parti.
Valérie Pécresse, jugée plus centriste, a d’ores et déjà reçu le soutien des perdants du premier tour (Bertrand, Barnier et Juvin). Sa première mesure à l’Élysée consisterait en une "conférence sociale avec les partenaires sociaux", visant à augmenter les salaires. Elle assure vouloir davantage réformer l’assurance chômage, mettre en place la réforme des retraites à 65 ans et "restaurer l’universalité des allocations familiales". Sur l’immigration, elle souhaite instaurer des quotas annuels visant à diviser par deux le nombre d’entrées sur le territoire.
Ciotti incarne davantage l’aile dure du parti, avec un accent sur le régalien. Sa première mesure serait un référendum visant à réviser la suprématie du droit européen sur le droit français, permettant notamment de faire appliquer ses propositions sur l’immigration.
"Je rétablirai le droit du sang, je supprimerai le regroupement familial, j'appliquerai une priorité nationale et européenne pour l'emploi, les logements sociaux et les allocations sociales", promet-il dans le JDD.
Sur le plan économique, il prône une "baisse massive de l’impôt sur le revenu" tout en réduisant de 100 milliards d’euros la dépense publique.
Sondages
Ces deux prétendants ne sont toutefois pas les mieux placés dans les sondages nationaux pour la course à l’Élysée, là où Xavier Bertrand avait davantage brillé, mais sans jamais être qualifié au second tour. D’après le baromètre Élyséemètre de BFM TV, qui rassemble les résultats des principaux instituts de sondages de cette année, Valérie Pécresse a obtenu son plus haut score début septembre chez Ipsos, avec 16%. Dans le sondage Harris Interactive pour Challenges du 1er décembre, elle obtient 11% des intentions de vote.
Éric Ciotti, la surprise de ce congrès LR, n’a été que très peu testé au cours des derniers mois. Début septembre, l’Ifop lui avait accordé 7% des intentions de vote, et il n’a jamais dépassé ce seuil depuis. Dans le dernier sondage Harris Interactive, il ne fait tout simplement pas partie des candidats proposés au premier tour. Le sondage Ifop réalisé du 23 au 25 novembre, la dernière fois où il a été évalué, le donne à 6%, bien loin de sa concurrente, et encore plus du second tour.
Il convient de souligner que ces sondages ont une marge d’erreur qui varie de 1 à 3,5 points selon le score donné. Ils ne reflètent qu’un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction. Pour rappel, la candidature d’Emmanuel Macron n’avait commencé à être évaluée qu’en décembre 2016, tandis que les sondages ont longtemps prédit un duel entre le candidat LR, plus souvent Juppé ou Sarkozy que Fillon, contre Marine Le Pen.