Qui sont ces 4,5 millions de Français non-inscrits sur les listes électorales?

Près d’un Français sur 10 n’est pas inscrit sur les listes électorales, selon un sondage BVA pour Orange et RTL. Parmi eux, la moitié n’a pas l’intention de s’inscrire. La commission supérieure du numérique et des postes a émis 10 préconisations pour lutter contre l’abstention.
Sputnik
L’abstention au prochain scrutin présidentiel risque-t-elle d’être plus importante qu’en 2017? C’est ce que craint la société de conseil BVA, dont le dernier sondage pour Orange et RTL a estimé la participation à 70%, soit trois points de moins qu’à la même période en 2016 (pour un taux de participation réel à 77,8% en 2017). En outre, 9% des Français ne sont toujours pas inscrits sur les listes électorales, soit 4,5 millions de personnes.
Parmi ces non-inscrits, seuls 51% ont l’intention d’aller s’inscrire sur les listes électorales afin de pouvoir voter, mais seulement 22% en sont certains. Parmi les raisons évoquées, le désintérêt pour la politique domine (27%), suivi par ceux qui estiment que "cela ne sert à rien de voter" (24%), et 13% ne remplissent simplement pas les conditions nécessaires.
Sociologiquement, les non-inscrits sont à 50% des moins de 35 ans, 44% de CSP- et 48% se qualifient de Gilets jaunes ou de sympathisants de ce mouvement. Enfin, 46% ne reconnaissent d’attachement à aucun parti.
Une mission d'information parlementaire créée sur l'abstention
Quant aux abstentionnistes, ils sont davantage représentés chez les 50 ans et plus (42%), les inactifs (36%) et les CSP- (35%) et sont 43% à ne reconnaître aucune proximité partisane. La moitié d’entre eux ont répondu "ne pas attendre grand-chose de cette élection, cela ne changera rien à [leur] quotidien", et 39% ne trouvent aucun candidat pour représenter leurs idées.

Lutte contre l’abstention

L’abstention avait déjà battu des records en juin dernier lors du scrutin régional, atteignant 66,72%. Plusieurs idées sont régulièrement préconisées par le gouvernement ou par l’opposition, sans avoir été mises en œuvre jusqu’à maintenant. Le 10 novembre, la Commission supérieure du numérique et des postes (CSNP) a publié son avis regroupant 10 recommandations.
Elle préconise tout d’abord une simplification de la procédure d’inscription sur les listes électorales, affirmant qu’elle peut "paraître trop lourde ou chronophage". Elle souhaite également dématérialiser la procédure de procuration et expérimenter le vote par correspondance et électronique.
Toutefois, elle n’est pas "favorable à une généralisation du vote par Internet qui ne saurait, en tout état de cause, que constituer une offre complémentaire au rituel républicain du vote papier à l’urne, lequel présente aujourd’hui les meilleures garanties de sécurité et d’intégrité des opérations de vote".
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