Le chanteur Bilal Hassani se retrouve à nouveau au cœur d’une controverse après avoir joué avec les codes religieux en Une du magazine Têtu. Nommé "personnalité de l’année" par le périodique de la communauté LGBT, l’artiste s’est en effet affiché dans une pose rappelant celle de la Vierge dans les représentations classiques.
Une composition peu appréciée par Mediatransports, la régie publicitaire de la SNCF et de la RATP, rapporte le site Arrêt sur images qui a pu consulter des échanges de courriels. La régie a refusé d’afficher l’image dans les gares parisiennes qu’elle gère. La société met en avant le "caractère confessionnel" de la Une, mais aussi le fait qu’elle puisse "choquer une partie des voyageurs".
Une décision qui reste en travers de la gorge de Thomas Vampouille, rédacteur en chef de Têtu. Celui-ci affirme que l’illustration reprend simplement les codes de la "pop culture" et n’est en rien une provocation, comme il l’explique dans Arrêt sur images.
"Il n'y a aucun blasphème dans cette image ni aucune volonté de choquer. On reprend la figure de la Madone, mais de façon très respectueuse et artistique", estime-t-il.
Malgré ce coup dur qui le prive d’affichage dans un "lieu stratégique de passage", Têtu n’envisage pas de modifier sa couverture.
Il faut dire que l’illustration tient également du geste politique. Dans l’édito accompagnant cette photo controversée, Têtu présente Bilal Hassani comme une icône LGBT. Le magazine salue sa "remise en cause totale des carcans de genre" et appelle à suivre son exemple pour "jeter au loin les barrières dépassées, les vieilles lunes".
Campagnes publicitaires retoquées
Ce n’est pas la première fois que les transports publics refusent de promouvoir certaines publicités, leur reprochant leur caractère religieux ou politique.
En 2020, le métro parisien avait refusé de diffuser un clip de GreenPeace sur le réchauffement climatique qui pointait des personnalités politiques comme Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. En 2015, la RATP avait d’abord rejeté la mention "en faveur des chrétiens d’Orient" apposée sur une affiche pour un concert de prêtres pour ensuite reculer devant le tollé provoqué.
Révélé lors de l’Eurovision 2019 et connu pour ses prises de position sur le genre, Bilal Hasani a lui aussi déjà créé la polémique par le passé, notamment critiqué pour une vidéo humoristique semblant se moquer des attentats sur le sol français, en 2019. Il s’était alors justifié en arguant d’une séquence "sortie de son contexte".
Un peu plus tôt, le chanteur avait également accusé Israël de commettre un "crime contre l’humanité" à l’encontre des populations palestiniennes, suscitant l’indignation.