Pas d’exceptions pour les élus. Le 17 novembre dernier, l’adjointe à la mairie de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) Emily Groppi a écopé d’une amende de 135 euros pour défaut de pass sanitaire. Elle a été contrôlée par la police dans une brasserie du centre-ville avec trois enfants, relate le Dauphiné libéré. Elle assume un acte délibéré de "résistance".
"Je suis bien en difficulté avec ce délire collectif. Il est très compliqué pour moi d’être une élue de la République, mais j’essaie de protéger tant bien que mal la population de cette folie", réagit-elle le 30 novembre auprès du journal local.
Ouvertement anti-pass et "antivax", elle dénonce une loi "totalitaire, anticonstitutionnelle et liberticide". D’après le média, son contrôle a été "plutôt houleux". L’établissement, déjà mis en demeure pour ne pas avoir contrôlé le pass sanitaire de ses clients, fait désormais l’objet d’une fermeture administrative jusqu’au 6 décembre.
Malgré ses positions et cette violation délibérée de la loi, l’élue assure garder toute la confiance du maire Christophe Arminjon. La ville suit bel et bien la ligne du gouvernement en imposant le pass sanitaire dans certains de ses locaux, notamment pour les événements culturels, et incite sur son site à se faire vacciner dès l’âge de 12 ans.
Élus anti-pass
Emily Groppi faisait partie de la centaine de maires et adjoints de Haute-Savoie signataires d’une tribune dans Le Figaro le 19 octobre pour dénoncer la prolongation du pass sanitaire. "Nous voyons la politique s'immiscer là où elle n'avait pas sa place jusqu'alors", plaident-ils. Ils estiment que le pass est "mis en œuvre dans un manque de concertation certain" et "est générateur d’une incompréhension grandissante".
Des élus se sont également affichés aux côtés du mouvement anti-pass sanitaire, par exemple la députée Martine Wonner, exclue de son groupe à l’Assemblée nationale pour ses positions contre le vaccin. Certains maires ont quant à eux exprimé leur refus de contrôler le pass sanitaire dans leur commune, préférant assigner d’autres tâches à leur police municipale.
À l’inverse, des députés ayant voté pour le pass sanitaire et des maires ont été agressés, menacés de mort ou intimidés par des anti-pass au cours des derniers mois. Le phénomène est tel qu’en novembre, Gérald Darmanin a ordonné aux préfets de renforcer la sécurité des élus, que ce soit sur leur lieu de travail ou à domicile.