Tirs de mortier et incendie: un lycée de Mantes-la-Jolie à l’arrêt

De nouvelles violences au lycée Jean-Rostand de Mantes-la-Jolie ont contraint les enseignants à recourir à leur droit de retrait. Une journée de concertation devrait avoir lieu le 2 décembre pour définir les modalités de la reprise des cours, qui serait prévue pour le lendemain.
Sputnik
Les enseignants du lycée Rostand de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, ont voté à l’unanimité le 30 novembre l’utilisation de leur droit de retrait pour raisons de sécurité après une flambée de violences, des jeunes ayant tiré sur d’autres au mortier d’artifice. Aucun blessé n’est à déplorer, précise Actu78. Les quelque 400 élèves présents ont été évacués.
Le personnel du lycée a évoqué dans un communiqué consulté par l’AFP "des départs de feu volontaires, des tirs de mortiers dans l'établissement" et annoncé que 60 personnels présents avaient voté pour exercer leur droit de retrait "pour cause de situation dangereuse imminente".
Après ce recours, les élèves ont dû partir.
"On était tranquillement en cours quand on a entendu le proviseur parler au micro et nous demander de quitter nos classes sans attendre. C'était vraiment impressionnant", a indiqué l’un des élèves au Parisien.
Une délégation de six enseignants et membres du personnel a rencontré en fin de matinée le Directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) des Yvelines. Une journée de concertation doit avoir lieu jeudi pour définir les modalités de la reprise des cours, prévue vendredi, a précisé l'inspection académique.
Le 29 novembre, un container a été incendié dans la matinée dans l’enceinte de l’établissement par des lycéens, rappelle Actu. Ces derniers n’ont pas été identifiés. Le feu a rapidement été circonscrit. Mardi, un véhicule, remisé dans l’atelier de mécanique utilisé par les élèves qui étudient cette matière, a lui aussi pris feu. C’est un incendie criminel, cela ne fait pas de doute, souligne le commissariat de Mantes-la-Jolie. Une enquête est ouverte pour en retrouver les auteurs.

Trois ans plus tôt

Le lycée avait fait parler de lui pour une flambée de violence fin 2018. Des élèves avaient provoqué des émeutes et attaqué les forces de l'ordre. Les images de l'interpellation de quelque 150 jeunes avaient déclenché une polémique.
La vidéo avait été reconnue comme "forcément choquante" par le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer.
Le 4 décembre, plusieurs poubelles avaient été incendiées et des projectiles lancés sur les forces de l’ordre. Ces dernières ont riposté avec des grenades lacrymogènes. L’escalade des violences s’était poursuivie le lendemain. Le rassemblement d’environ 300 élèves devant le lycée avait rapidement dégénéré avec des "feux de barricades" et "jets de pierres et de cailloux sur les policiers", selon Le Monde. Le 6 décembre, des poubelles avaient été incendiées le matin à Saint-Exupéry avant que deux véhicules ne s’embrasent sur le parking de la patinoire, à 300 mètres de l’établissement. Les lycéens avaient voulu bloquer l’entrée de celui-ci, mais les forces de l’ordre avaient réussi à les coincer. Ce qui avait été immortalisé en vidéo.

Code du travail

Le droit de retrait accordé aux salariés permet de se retirer de leur travail dès lors qu'ils estiment qu'un danger grave menace leur vie ou leur santé.
"Le travailleur alerte immédiatement l'employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu'elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu'il constate dans les systèmes de protection. Il peut se retirer d’une telle situation", indique le Code du travail.
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) précise pour sa part la notion de gravité qui "signifie que le danger doit être une menace pour la vie ou la santé du salarié […] L’imminence signifie pour sa part que le risque est susceptible de survenir dans un délai rapproché. Il importe peu que le dommage se réalise immédiatement ou progressivement, du moment qu'il puisse être envisagé dans un délai proche".
La situation périlleuse peut concerner une seule personne ou un groupe de travailleurs et le droit de retrait peut être exercé collectivement, détaille l’INRS.
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