L’entrée d’Éric Zemmour dans la course à la présidence semble avoir exacerbé les débats politiques. Un vif échange à propos du polémiste a opposé l’eurodéputé Gilbert Collard (RN) et l’ex-député socialiste Eduardo Rihan Cypel, sur CNews.
La conversation a en particulier dérivé sur les positions d’Éric Zemmour à propos de Pétain, qui aurait selon lui protégé les juifs français en livrant les juifs étrangers aux nazis. Une vision "falsificatrice" de l’histoire, a réagi M.Cypel.
"L’histoire, laissez-la aux historiens! Tant qu’il maintiendra que Pétain a voulu sauver des juifs français, il est disqualifié! Ce n’est pas monsieur Collard qui va m’apprendre ce qu’est l’histoire et le travail des historiens", a ainsi déclaré l’ex-député socialiste.
Gilbert Collard a également déclaré être en désaccord avec les positions d’Éric Zemmour sur cette période historique, tout en déplorant l’acharnement de la "meute" contre le nouveau candidat.
La conversation s’est dès lors emballée, les interlocuteurs se coupant régulièrement la parole. Eduardo Rihan Cypel a finalement reproché à Gilbert Collard de faire preuve de "mépris et d’arrogance comme si souvent". L’intéressé a alors ironisé, s’adressant à l’ancien élu socialiste comme à un enfant.
"Nanana! Vous voulez un petit mouchoir? Il va pleurer le pauvre. Je vous ai fait un gros bobo? Un peu d'arnica sur votre narcissisme et vous serez guéri", a ainsi raillé Gibert Collard sur la chaîne d’information.
Eduardo Rihan Cypel a conclu en déclarant suivre "avec plaisir" la "baston à mort" entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, tous deux désormais candidats pour 2022. L’ancien élu de Seine-et-Marne a affirmé que les cadres du RN étaient "paniqués" par la montée en puissance du polémiste.
Une entrée en campagne mouvementée
Éric Zemmour s’était déclaré candidat à la présidentielle ce 30 novembre, par le biais d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Une annonce qui a fait couler beaucoup d’encre, tant sur le fond que sur la forme. Plusieurs médias et personnalités ont notamment reproché à l'éditorialiste d’utiliser des images sans permission. Le cinéaste Luc Besson envisage désormais des poursuites judiciaires.
Le même jour, Éric Zemmour a passé son premier grand oral de candidat au journal de 20h de TF1. Un entretien conduit par le présentateur Gilles Bouleau, qui a donné lieu à d'autres controverses. Au sortir des studios, le polémiste a ainsi accusé son interlocuteur d’avoir mené une "interview de procureur" et d’avoir fait preuve de mauvaise foi.
Plusieurs de ses confrères ont également regretté l’attitude du journaliste lors de cet entretien. Gérard Carreyrou, ancien directeur de rédaction à TF1 où il a exercé pendant vingt ans, a par exemple déclaré sur CNews ne jamais avoir vu "une interview d'un candidat à la présidence aussi déséquilibrée",.
Même refrain pour le chroniqueur Kévin Bossuet, qui a reproché à Gilles Bouleau d’avoir voulu "esquinter le début de campagne d’Éric Zemmour".
D’autres au contraire ont apporté leur soutien au présentateur. Robert Namias, lui aussi ancien directeur de rédaction à TF1, a ainsi déploré les attaques d’Éric Zemmour contre Gilles Bouleau, traitant l’essayiste de "médiocre personnage", sur Twitter.
Après une flambée ces dernières semaines, Éric Zemmour semble désormais en perte de vitesse dans les sondages. Il est ainsi crédité de 13% des voix au premier tour des présidentielles, derrière Marine Le Pen (19 à 20%) et Emmanuel Macron (23 à 24%), selon une récente enquête de Harris Interactive pour Challenges.