Après des semaines de contestation contre le pass sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants dans les Antilles, l’exécutif a décidé de se pencher sur la question de l’autonomie de la Guadeloupe.
Une position fustigée par l’opposition mais soutenue par Emmanuel Macron lui-même, assure Le Figaro.
En Conseil des ministres, le Président de la République a ainsi tenu à saluer "le courage, l'engagement et la fermeté" de son ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, qui avait évoqué cette "autonomie renforcée" lors d’une récente allocution.
Le chef de l’État s’est félicité du tournant pris sur la question, qui constitue selon lui une "rupture avec le passé". Il a également loué l’effet de surprise produit par l’irruption du sujet dans le débat public.
"C'est une stratégie politique qui a dérouté celles et ceux qui avaient un agenda plus cynique", a déclaré Emmanuel Macron selon Le Figaro.
Plusieurs personnalités politiques avaient d’ailleurs mis le doigt sur le caractère inattendu de cette sortie gouvernementale, au vu des aspirations des Guadeloupéens. Jean-Luc Mélenchon avait ainsi fustigé une "stupéfiante réponse de Macron" aux contestations sociales sur Twitter.
Xavier Bertrand avait pour sa part parlé de "fuite en avant" et d’"échappatoire" face aux manifestations, sur Europe 1.
Marine Le Pen avait également dénoncé le débat sur l’autonomie comme "totalement hors sujet", au "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI".
Pas question d’indépendance
Devant le tollé suscité par le cavalier seul du gouvernement, Sébastien Lecornu avait finalement dû se justifier. Suite à son allocution, le ministre des Outre-mer avait rappelé que l’autonomie n’était "certainement pas l’indépendance", tout en affirmant que l’opposition à la vaccination des soignants avait pris "une tournure culturelle et politique".
Pour ramener le calme en Guadeloupe, l’exécutif avait déjà accepté de repousser l’instauration de la vaccination obligatoire des soignants au 31 décembre. Le couvre-feu a cependant été prolongé pour tenter de juguler les émeutes. Les violences se sont propagées à la Martinique voisine, où une dizaine de policiers ont été blessés et des journalistes visés avec des armes.
Ce geste en faveur de l’autonomie semble également avoir réveillé les velléités des indépendantistes corses. Au micro de Sputnik, l’élu local Jean-Martin Mondoloni a ainsi fustigé le mauvais signal envoyé par le gouvernement, donnant l’impression que les discussions ne pouvaient être amorcées que "sur une base de situation de violence".