L'Ukraine a demandé aux pays de l'Otan réunis à Riga un "paquet de dissuasion" contre la Russie qui est accusée par Kiev de préparer une possible invasion. Se prononçant lors de cette réunion avec ses homologues de l'Alliance atlantique dans la capitale de la Lettonie, le ministre turc des Affaires étrangères a pour sa part précisé qu’Ankara ne soutenait pas l’idée de sanctions.
"À notre avis, les sanctions [contre la Russie, ndlr.] ne résoudront pas le problème, comme elles ne l’ont pas fait auparavant. Nous avons vu comment des sanctions avaient été imposées contre des pays différents, parfois contre la Turquie, mais cela ne résout pas le problème", a déclaré Mevlut Cavusoglu.
Selon lui, il faut trouver un bon équilibre dans les relations avec la Russie.
"Si au lieu de sanctions, nous choisissons la dissuasion, elle doit être ciblée. Mais nous, la Turquie, croyons au bon équilibre entre la dissuasion et le dialogue. On ne réussira pas à aider l’Ukraine ou tout autre pays seulement via des sanctions", a-t-il expliqué.
Mevlut Cavusoglu a ajouté que Recep Tayyip Erdogan discuterait vendredi 3 décembre avec Vladimir Poutine.
"Nous conseillons aux deux parties de garder leur calme et de faire baisser les tensions", a ajouté le ministre.
"Sanctions économiques et représailles politiques"
La veille, au premier jour de cette réunion, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avaient mis en garde Moscou contre toute "agression" visant Kiev, sous peine de subir de "graves conséquences".
Le chef de l'Otan avait évoqué des "sanctions économiques et des représailles politiques", sans plus de précisions.
Moscou balaie les accusations
Le 26 novembre, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avoir reçu des rapports sur la préparation d’un coup d’État dans son pays programmé, selon lui, pour le 1er décembre. En guise de preuve, M.Zelensky a évoqué un enregistrement audio d’entretiens entre des représentants de la Russie et de l’oligarque Rinat Akhmetov, l’homme le plus riche d’Ukraine.
La partie russe a immédiatement rejeté les déclarations de M.Zelensky. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, Moscou "n’a pas de plan dans ce sens et ne s’engage jamais dans de telles affaires".
Qualifiant cette idée d’"erreur très dangereuse", l’ambassadeur russe aux États-Unis Anatoli Antonov a d’ailleurs déploré le fait que l’éventail des armements américains fournis à Kiev augmentait toujours. Il a cité en exemple les livraisons de lance-missiles antichar Javelin, de lance-missiles sol-air Stinger et d’hélicoptères Mi-17 de fabrication russe.
Vladimir Poutine a encore balayé le 30 novembre ces accusations, tout en dénonçant les "menaces" occidentales et en lançant un avertissement à ceux qui franchiraient ses "lignes rouges".