Crise migratoire Biélorussie-UE

Loukachenko donne une raison de la crise migratoire à la frontière avec l’UE

Le retrait de l’Union européenne de l’accord avec Minsk concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier est une raison de la crise migratoire actuelle, a affirmé le Président biélorusse au micro de Ria Novosti. Conclue en 2020, l’entente prévoit l’engagement financier de l’Europe pour "aider la Biélorussie" dans son application.
Sputnik
L’Union européenne n’a pas voulu finaliser ses engagements financiers et techniques prévus par l’accord bilatéral avec Minsk et relatifs à la construction en Biélorussie d’infrastructures d’accueil pour les migrants, a déclaré ce mardi 30 novembre à Ria Novosti le Président biélorusse.
Alexandre Loukachenko a rappelé que l’accord entre la Biélorussie et l’UE concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier prévoyait des obligations communes dans ce domaine.
Selon le chef d’État biélorusse, Minsk s’est engagé à réadmettre sur son territoire des ressortissants des pays tiers pour les installer dans des camps de réfugiés, dont la construction devait être assurée par l’UE.
"Ce sont eux [les pays de l’UE, ndlr] qui devaient construire des camps, et ils ont commencé les travaux, mais ensuite les ont stoppés. Et moi, j’ai arrêté de les [migrants, ndlr] y réadmettre", a expliqué M.Loukachenko.
Et d’ajouter que l’UE avait été la première à rompre cet accord, et que maintenant Bruxelles ne voulait pas discuter de ce sujet et instaurait des sanctions contre la Biélorussie.
"On te passe la corde autour du cou, et on te dit: +Protège-moi+. Je leur ai dit honnêtement dès le début: +Les gars, vous avez décidé d’aggraver les relations. Vous nous accusez de l’incident avec l’avion [de Ryanair, ndlr]. Bien qu’il n’y ait aucun fait sur la table. Vous avez commencé à étrangler la Biélorussie+", a raconté le chef d’État.
L’accord entre l’UE et la Biélorussie concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier a été conclu en mai 2020. L’entente prévoit l’engagement européen "à mettre à disposition des ressources financières afin d’aider la Biélorussie" à appliquer la décision.

Armes nucléaires russes en Biélorussie?

Le Président biélorusse a également commenté la possibilité, énoncée par Jens Stoltenberg, d’installer l’arsenal nucléaire de l’Otan à l’est de l’Allemagne si cette dernière refusait de le garder sur son territoire.
"[Dans ce cas] je proposerai à Poutine de réinstaller des armes nucléaires en Biélorussie", a lancé Alexandre Loukachenko.
À l’époque de l’URSS, la République soviétique socialiste de Biélorussie a abrité sur son territoire de nombreux armements nucléaires, dont le pays s’est débarrassé après l’effondrement de l’Union soviétique conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Crise migratoire UE-Biélorussie

Venus en Biélorussie d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan, de Libye sans enfreindre la législation biélorusse, de nombreux migrants se sont agglutinés depuis début novembre 2021 à la frontière biélorusso-polonaise.
L’objectif principal de ces milliers de ressortissants du Moyen-Orient est de franchir la frontière de l’UE.
Ayant décrété l’état d’urgence dans les régions frontalières, les autorités polonaises ne considèrent pas ces gens -parmi lesquels beaucoup de femmes et d'enfants- comme des réfugiés, refusant de les laisser pénétrer sur leur territoire. D’importants effectifs de l’armée et de la police polonaises ont été mobilisés pour garder la frontière avec la Biélorussie.
Varsovie, avec Vilnius et Riga, accuse Minsk d’avoir fomenté cette crise.
La Biélorussie rejette toutes ces inculpations et souligne qu’aucune demande pour recevoir le statut de réfugié n’a été déposée par les migrants auprès des instances biélorusses concernées.
Pour rendre le séjour temporaire des migrants plus confortable, les autorités biélorusses ont aménagé un centre logistique situé à proximité du poste-frontière.
Bien que le problème ait été discuté entre Alexandre Loukachenko et la chancelière allemande sortante Angela Merkel, une solution, qui conviendrait tant à Minsk qu’à Bruxelles, n’a pas encore été trouvée.
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