Covid-19

Vaccins, restrictions: l’Omicron changera-t-il la donne?

Chute des marchés financiers, réintroduction par certains pays de restrictions pour les voyageurs après l’émergence du nouveau variant. Le PDG de Moderna redoute une baisse importante de l’efficacité des vaccins. D’autres chercheurs parlent de "surréaction", expliquant que ceux à ARN messagers sont facilement modifiables.
Sputnik
Les vaccins existants seront beaucoup moins efficaces contre l’Omicron que contre les souches précédentes du Covid-19, pronostique le PDG du groupe pharmaceutique Moderna, le Français Stéphane Bancel.

"L’efficacité ne sera pas au même niveau […] que nous avons eu avec Delta. Je pense que ce sera une chute substantielle. Je ne sais pas de quel ordre, car nous devons attendre les données. Mais tous les scientifiques à qui j'ai parlé […] disent "cela ne va pas être bon"", expose-t-il au Financial Times.

Dans la foulée de la découverte, presque tous les concepteurs des vaccins existants ont annoncé leur intention d’adapter leurs médicaments au variant.
Mais pour certains membres de la communauté scientifique, il y a une sorte de "surréaction" à l’apparition du variant Omicron. C’est le cas de Frédéric Adnet, chef du service d'urgences-Samu-Smur de l'hôpital Avicenne de Bobigny, intervenu sur BFM TV le 29 novembre: "Les vaccins à ARN messagers sont quand même très facilement modifiables", évoquant également le "grand espoir sur les médicaments", une référence aux antiviraux directs qui sont "insensibles aux mutations" du virus.

Encore plusieurs semaines de suspense

Ces derniers jours, le variant Omicron a été détecté dans plusieurs pays, dont la France. Son grand nombre de mutations, à savoir 32, fait craindre une plus grande contagiosité, une importante résistance aux vaccins actuellement utilisés, ou encore une plus grande virulence.
Selon l’Organisation mondiale de Santé (OMS), qui a classé l’Omicron comme variant préoccupant, comprendre le niveau de sa gravité prendra "des jours à plusieurs semaines". Pour autant, il n'y a actuellement aucune information suggérant que les symptômes associés sont différents de ceux des autres variants.

Son portrait

L’Omicron comporte beaucoup plus de mutations que le Delta, selon sa première "image" qui ressemble à une cartographie, produite et publiée par l’hôpital Bambino Gesu de Rome.

Ce nombre important de mutations "ne signifie pas automatiquement que ces variations sont plus dangereuses, mais que le virus s'est encore adapté à l'espèce humaine en générant un autre variant. D'autres études nous diront si cette adaptation est neutre, moins dangereuse ou plus dangereuse", précisent des chercheurs dans un communiqué cité par l’agence ANSA.

"Pas de raison de paniquer"

Pour autant, l’émergence du nouveau variant ne doit pas entraîner de vagues de panique, considère le Président américain. "Il y a des raisons d'être préoccupés face à ce nouveau variant, mais pas de raison de paniquer", a déclaré Joe Biden dans un discours à la Maison-Blanche le 29 novembre, appelant la population à recevoir leur dose de rappel.
Une position également prônée par l’immunologiste Alain Fischer, chargé de la coordination de la stratégie vaccinale en France. "Il y a des signaux disant que ce variant est potentiellement dangereux, mais cela ne veut pas dire qu'il va prendre le dessus sur le variant actuel", soulignait-il le 29 novembre sur BFM TV. "Il ne faut pas paniquer."

Fermeture des frontières

Face au nouveau variant, Biden a annoncé "qu'il n'anticipait pas à ce stade" de nouvelles restrictions aux voyages internationaux bien que les frontières américaines soient fermées, à partir du 29 novembre, aux voyageurs en provenance de huit pays africains.
De plus, l’épidémiologiste Catherine Hill, intervenant le 29 novembre sur BFM TV, a jugé que la fermeture des frontières, à l’heure actuelle, serait "une vaste blague", car il "est très facile de passer par d’autres pays".
Pourtant, ce week-end, le Japon, le Maroc, Israël, l’Australie ont décidé d’interdire l’accès à leur territoire pour les étrangers. La France, mais également le Royaume-Uni, font aussi partie des pays qui ont durci leurs conditions d'entrée.
Face aux menaces que représente l’Omicron, la semaine dernière, les indices européens ont enregistré leurs pires séances depuis plus d'un an. Même le cours du bitcoin a baissé de 8% le 26 novembre, entraînant avec lui la plupart des devises cryptographiques.
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