Menaces, agressions virtuelles et physiques contre des journalistes de la part des mouvances de l’ultradroite, personnalités politiques et publiques visées sur les réseaux sociaux… Selon les services de renseignement cités par Franceinfo, chaque année, il y a des dizaines de cas d’agressions de la part de l’ultradroite sur le territoire national. "Les agissements de ces individus qui se revendiquent de l'ultradroite sont fréquents", confie une source à la chaîne.
Pourtant, ces cas sont rarement médiatisés. Ainsi, le 16 novembre, la DGSI a interpellé deux hommes soupçonnés d’avoir appelé à des actions violentes car persuadés qu'il faut provoquer une "guerre raciale". De plus, ils ont tenu des propos racistes et antisémites. Le 23 novembre, 13 membres du groupe Recolonisation France ont été interpellés en Île-de-France et dans le Sud par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, poursuit Franceinfo.
Par ailleurs, la plateforme gouvernementale Pharos vient de fermer un groupe sur la messagerie Telegram, qui avait publié neuf portraits, dont celui du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, tous avec un viseur d'arme à feu sur le front.
Spectre d’un Anders Breivik français
"Ils luttent tous contre ce qu'ils appellent 'le grand remplacement' et ils ont l'habitude de lancer sur les réseaux sociaux des appels à la lutte raciale", expose une source policière auprès du média.
La menace émanant de l’ultradroite "est prise très au sérieux et les services y travaillent, avec des interpellations régulières et des groupements de faits ou des associations dissous", assure-t-on au ministère de l'Intérieur.
"Même si ce n'est pas une menace plus importante que celle liée au terrorisme islamiste, nous savons que nous aurons malheureusement, un jour ou l'autre, un Anders Breivik français", prévient un magistrat du Parquet national antiterroriste (Pnat).
Ce terroriste norvégien d'extrême droite a commis les attentats d'Oslo et d'Utoya le 22 juillet 2011, ôtant la vie à 77 personnes, et en blessant 151 personnes autres.
Environ 3.000 personnes en France se considèrent comme activistes de l'ultradroite. "Un noyau dur" de cette mouvance est composé de 500 "excités": ils sont majoritairement masculins, plutôt jeunes et déterminés à mener des actions violentes.
Projets de coups d'État
L’interpellation et le placement en garde à vue fin octobre de la figure de l'ultradroite en France Rémy Daillet, soupçonné de planifier des projets de coups d'État, ont fait beaucoup parler.
Il est également suspecté d'être le cerveau d’actions violentes. L’individu aurait eu des liens avec des membres d'un groupe néonazi soupçonnés d’avoir participé à la préparation d'une action violente contre une loge maçonnique de l’est de la France, et d’autres contre des centres de vaccination, des antennes 5G et des personnalités.