Sur fond des tensions entre la France et le Royaume-Uni concernant le dossier migratoire, une note de la police française consultée par le Journal du Dimanche (JDD) révèle le manque de collaboration des Britanniques à l’égard des flux migratoires.
"Force est de constater que les services britanniques ne transmettent pas de renseignements utiles et exploitables", indique le document.
Toujours d’après le JDD, ils ne communiquent plus depuis août les photographies des embarcations de migrants visant à faciliter les enquêtes.
En outre, il est indiqué que les informations que la partie française fournit "ne sont pas nécessairement prises en compte" et que ses sollicitations "restent sans réponse".
Les Britanniques exclus de la réunion de crise
Ces informations font surface alors qu’aujourd’hui se tient une réunion de crise à Calais visant à renforcer la lutte contre les réseaux du trafic de migrants, à laquelle ont été invités les ministres chargés de l’immigration belge, allemand, néerlandais, mais aussi la Commission européenne.
Prévue initialement, la participation de la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel a été annulée après la diffusion d’une lettre de Boris Johnson à Emmanuel Macron, où le Premier ministre britannique réclame à la France de reprendre les migrants qui se sont déplacés au Royaume-Uni. Une missive qualifiée par Paris d’"indigente".
"Nous considérons la lettre publique du Premier ministre britannique comme inadmissible et contraire à nos discussions entre homologues. Par conséquent, Priti Patel n'est plus conviée dimanche à la réunion interministérielle", a déclaré vendredi l’entourage de Gérald Darmanin auprès de l’AFP.
Réagissant à la diffusion de ladite lettre, Emmanuel Macron s’est dit "surpris des méthodes quand elles ne sont pas sérieuses".
"C’est aux Britanniques de trouver les mesures nécessaires"
Commentant la situation dans la Manche, le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas a rappelé qu’après avoir quitté l’Union européenne le Royaume-Uni devait "à présent décider comment organiser la gestion du contrôle de ses frontières".
"Si je me souviens bien, le principal slogan de la campagne du référendum [sur le Brexit] était "Nous reprenons le contrôle". Depuis que le Royaume-Uni a repris le contrôle, c'est aux Britanniques de trouver les mesures nécessaires pour rendre opérationnel le contrôle qu'ils ont repris", a fait remarquer celui qui coordonne un nouveau pacte sur les migrations et l’asile.