La mairie de Paris a déclaré le 25 novembre lors d’une conférence de presse que les utilisateurs de trottinettes en libre-service ne pourront plus dépasser les 10 km/h dans toutes les "rues adjacentes" à la ville. Cette mesure, qui sera lancée avant Noël, intervient après qu’Anne Hidalgo a déjà limité la circulation des véhicules à 30 km/h dès fin août dans presque tout Paris, hormis le périphérique, les boulevards des Maréchaux et quelques axes. L’idée vise à améliorer la sécurité routière, à faire baisser les nuisances sonores et à "adapter une ville au changement climatique en diminuant la place de la voiture", selon David Belliard, adjoint de la maire.
Des zones exemptées
Cependant, la nouvelle restriction ne touche pas les grands axes, notamment ceux qui disposent de pistes cyclables sécurisées, où la vitesse sera conservée à 20 km/h, comme l’a expliqué à l’AFP David Belliard, adjoint d’Anne Hidalgo en charge des mobilités. Même choix pour les voies "structurantes inter-quartiers", les rues où la circulation automobile reste autorisée à 50 km/h et les voies de bus où les vélos sont autorisés.
"Paris dalmatien"
Depuis plus d’une semaine, les principaux opérateurs des trottinettes, Dott, Lime et Tier, ont annoncé la mise en place de 700 zones, comme les parcs, les jardins, les rues près des écoles, où la vitesse sera bridée à 10 km/h. La mesure n’a pas convaincu la mairie.
Pour M.Belliard, le zonage proposé par ces sociétés "crée un Paris dalmatien", qui ne serait pas satisfaisant et difficilement compréhensible pour les utilisateurs.
En réagissant à cette proposition des opérateurs, il avait estimé, cité par Le Parisien, que "ce premier pas est insuffisant. Il manque plusieurs zones: les quais, le long du canal Saint-Martin, des zones commerçantes très fréquentées…".
La ville veut ainsi assurer une "meilleure régulation de l’espace public", décrit par les élus comme "tendu".
À propos des trottinettes personnelles, l’adjoint de Mme Hidalgo a indiqué que la mairie ne disposait "pas de moyens coercitifs d’agir" car elles ne sont pas régies par les opérateurs.
Entre autres, les scooters en libre-service pourraient aussi être soumis à des règles similaires, d’après la ville qui a noté avoir l’intention de lancer un appel à concurrence auprès des opérateurs à partir du 13 décembre.
Des engins interdits sur les Champs-Élysées
De plus, il y a quelques jours, la circulation des trottinettes électriques a été à nouveau prohibée sur les Champs-Élysées de 22h00 à 6h00 du matin jusqu’au 2 janvier, alors qu’elle était déjà interdite cet été. La mesure a été prise à la demande de la préfecture de police de Paris pour "lutter contre les incivilités". La "circulation anarchique" des trottinettes électriques, souvent utilisées la nuit par de jeunes conducteurs dont la principale activité est d'y organiser des courses-poursuites, est ainsi en cause.
Environ 300 accidents depuis le début de l’année
La mairie recourt aussi à ces restrictions à cause du nombre d’accidents dans lesquels des usagers de trottinettes sont impliqués. Depuis le début de l’année 2021, ces engins en ont été responsables de 298, entraînant deux morts et 329 blessés, rapporte M.Belliard. Il a ajouté qu’en 2020, il y avait eu 375 accidents, dont un mortel.
En outre, après le décès d’une femme en juin, qui a succombé à ses blessures après avoir été renversée par une trottinette électrique sur le quai de la Mégisserie à Paris, le ton est monté contre les deux-roues. La mairie menaçait de ne pas renouveler le contrat des trois opérateurs s’ils ne faisaient pas de progrès sur la limitation de vitesse et le stationnement. Mais l’adjoint a confirmé la prolongation de ces contrats "de cinq mois".
Cet été, la mairie leur avait demandé de brider à 10 km/h la vitesse dans plusieurs zones du centre de la capitale pour une expérimentation.