Face à la cinquième vague le ministre de la Santé a annoncé jeudi étendre le rappel à tous les adultes, y conditionnant la validité du pass sanitaire. Une annonce qui a provoqué une ruée sur les prises de rendez-vous médicaux. Selon Doctolib, près de 1.250.000 ont été pris dans la journée du 25 novembre contre 360.000 au total la veille. La France est-elle prête à suivre la cadence?
"Il y aura assez de doses pour tout le monde", a assuré Olivier Véran lors de sa conférence de presse. "Il n'y a absolument aucun risque de manquer de doses dans les prochaines semaines pour réaliser les rappels", martelaient ses équipes mi-novembre.
Alors que 19 millions de personnes désormais éligibles sont attendues pour leur dose de rappel "dans les deux prochains mois", Olivier Véran précise le 25 novembre sur TF1 que la France a "plus de 25 millions de vaccins actuellement en stock".
En effet, selon les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé en date du 18 novembre, plus de 28,5 millions de doses de Moderna et de Pfizer sont stockées dans les plateformes logistiques et établissements de santé. En outre, la France attend des livraisons supplémentaires. Plus de 60 millions de doses de Pfizer devraient arriver entre décembre 2021 et début juillet 2022, indique le ministère de la Santé.
Le gouvernement va rouvrir les centres de vaccination, dont la plupart ont fermé faute de patients.
"Plus de 1.000 centres sont ouverts, nous allons en rouvrir 300", ajoute sur TF1 Olivier Véran.
"Il faut nous envoyer des médecins"
Pourtant certains d’entre eux connaissent un manque de personnel soignant.
"Maintenant, il faut rouvrir les vannes. Avant même les annonces, j’ai contacté le sous-préfet et demandé à rouvrir. Nous mettons en place la structure, mais il faut nous envoyer des médecins", indique au Parisien Pierre Tebaldini, directeur de cabinet de Marne et Gondoire, en Seine-et-Marne, en charge du centre de Lagny-sur-Marne qui "a fermé juste avant les vacances scolaires, à l’initiative de l’État, car il recevait 10 fois moins de personnes".
Le centre de vaccination du Pôle Léonard-de-Vinci à Courbevoie (Hauts-de-Seine) cherche à trouver près de 20 professionnels: médecins, préparateurs, infirmiers.
Auprès du quotidien, l’infectiologue à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Benjamin Rossi, déplore la "demande de faire un effort supplémentaire" alors que son établissement fait face à une pénurie de personnels qui a conduit à la fermeture de "60% des lits en médecine interne et maladies infectieuses, [de] 20% en réanimation, [de] 20% sur l’hôpital".
"Lors de la première vague on prenait du temps personnel pour aller vacciner, mais on est essorés, épuisés. Mais on va quand même s’y remettre", ajoute-t-il.
"Ça fait 18 mois qu'on est sur le pont"
Prises d'assaut et assaillies d'appels, les pharmaciens d’Occitanie sont également préoccupés par la montée en puissance de la vaccination, indique France 3.
"Le sentiment d'usure est important. Ça fait 18 mois qu'on est sur le pont, qu'on remplit toutes les missions qui nous sont affectées. Pas de souci, c'est notre métier, mais on est fatigué", explique Jean-Marie Guillermin, vice-président du conseil de l'Ordre des pharmaciens en Occitanie.
Par ailleurs, les centres de vaccination et les pharmacies ne sont pas les seuls lieux où il serait possible de se faire immuniser contre le Covid-19. Le délégué général du Conseil national des centres commerciaux, Gontran Thüring, a déclaré le 25 novembre sur Franceinfo que plus de 800 centres commerciaux pourraient contribuer à la nouvelle campagne vaccinale.