Nicolas Maduro est allé savourer sa victoire à Cuba, célébrant ce 26 novembre le cinquième anniversaire de la mort de Fidel Castro. Cinq jours avant, le Président vénézuélien remportait 20 des 23 régions aux élections locales. Un scrutin auquel participait l’opposition pour la première fois depuis 2017. Selon Romain Migus, journaliste et spécialiste de l’Amérique latine, l’enjeu était surtout de "tourner la page de l’opération Guaido".
Le 23 janvier 2019, Juan Guaido s’autoproclamait Président du pays, aussitôt soutenu par Washington et quelques capitales européennes. Une opération en forme "de coup d’État institutionnel mis en marche par Donald Trump", dénonce Migus. Une tentative de déstabilisation aujourd’hui vaincue?
En réalité, la rivalité entre Guaido et Maduro n’a pas réellement duré. Le président de l’Assemblée nationale de l’époque n’aura bénéficié que d’un laps de temps très court où les puissances occidentales ont cru "qu’il pouvait prendre le pouvoir". C’est-à-dire entre janvier 2019 et le 30 avril 2019, période marquée par "sa tentative de coup d’État qui a échoué". Si Joe Biden lui a récemment réaffirmé son soutien, reste que personne n’est dupe. "Les États-Unis savent que Guaido ne représente personne", affirme Romain Migus.
Mais le fondateur du site Les 2Rives.info va plus loin en accusant Washington d’utiliser encore le prétendant malheureux comme une "façade légale pour piller le pays". À la suite de l’embargo américain en 2019, la filiale pétrolière Citgo a coupé ses liens avec sa société mère PDVSA, la compagnie pétrolière nationale. Elle est désormais sous contrôle de l’opposant vénézuélien. Les 30 tonnes d’or de Caracas sont aussi toujours détenues par la Grande-Bretagne.