Les refus de déclassification sur la mort de JFK, "c’est pour protéger les institutions américaines"

Le Miami Herald a déniché un nouveau témoignage sur la mort de John F. Kennedy à l’occasion du 58e anniversaire de son assassinat. Gérald Olivier, journaliste, relativise ces nouvelles informations au micro de Rachel Marsden.
Sputnik
Il y a tout juste 58 ans, John Fitzgerald Kennedy était assassiné. La Commission Warren avait affirmé en 1964 que Lee Harvey Oswald était le seul responsable. Il aurait tiré trois fois sur le Président américain depuis la fenêtre du cinquième étage du Texas School Book Depository au passage du cortège présidentiel, une seule balle faisant mouche. Des affirmations controversées jusqu’à ce jour.
De nouvelles révélations risquent de mettre encore plus à mal ce récit officiel. D’après le Miami Herald du 30 octobre, "un exilé cubain a dit à ses fils qu’il avait entraîné Oswald, l’assassin présumé de JFK, dans un camp secret de la CIA". Le reportage explique que Ricardo Morales était un instructeur de tireurs d’élite qui formait des exilés cubains en vue de renverser Fidel Castro au début des années 1960. Peu après l’assassinat de Kennedy, Morales s’était rendu compte qu’il avait entraîné Lee Harvey Oswald dans un camp de la CIA.
Qui était vraiment Oswald? Un agent double? Une sorte d’idiot utile dont la présence lors de l’assassinat de JFK a été décrite par l’intéressé comme celle d’un "bouc émissaire"?
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En 1992, le Congrès américain a décidé de déclassifier tous les documents liés à l’assassinat du Président démocrate avant le 26 octobre 2017 en réponse à l’indignation provoquée par JFK, le film d’Oliver Stone qui discréditait le récit officiel. L’ancien Président Donald Trump a toutefois refusé cette déclassification, invoquant "des préoccupations en matière de sécurité nationale, d’application de la loi et d’affaires étrangères" et "un préjudice potentiellement irréversible pour la sécurité de notre nation". De même le mois dernier, l’administration Biden a également empêché la publication de ces documents pour des motifs de "sécurité nationale".
Que s’est-il réellement passé en ce jour fatidique? Le public ne connaîtra-t-il jamais vraiment toute la vérité? Gérald Olivier, journaliste et auteur du livre Kennedy: le temps de l’Amérique (Éditions Jean Picollec), réfute les théories alternatives et s’en tient toujours fermement à la version officielle. Pour lui, le fait qu’il reste des zones d’ombre alimente les "théories du complot":
"Près de 2.000 livres ont été écrits sur le sujet et on ne sait toujours pas si l’histoire officielle est la vraie. Par contre on sait parfaitement ce qu’il s’est passé le 22 novembre 1962 à Dallas: il y a eu un seul tireur et c’est Lee Harvey Oswald. Ce sur quoi il y a débat, c’est s’il a agi seul, s’il a été manipulé et par qui", affirme le journaliste.
Il justifie les refus successifs de déclassification par les administrations Trump et Biden:
"En ce qui concerne les documents que l’on refuse de déclassifier, c’est pour protéger les institutions américaines. L’État américain, en particulier la CIA et le FBI, a commis un certain nombre d’erreurs ou était impliqué dans un certain nombre de dossiers dont ils préfèrent encore aujourd’hui que l’on ne parle pas. Donc on repousse, on projette et on ne dit rien."
Gérald Olivier revient sur la déclassification d’une partie des documents liés à l’affaire il y a quelques années:

"Ces documents tournent autour de ce qui s’est passé avant l’assassinat et après l’assassinat. Quand on les regarde de près, il y a certaines informations pour lesquelles on estime que la CIA aurait dû réagir. Par exemple, le fait que la CIA avait repéré Oswald. Elle savait qu’il était quelqu’un qu’il fallait surveiller."

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