Inspecteur général du ministère émirati de l'Intérieur, Raissi a été élu lors de l'assemblée générale de l'agence de coopération policière, à Istanbul.
Bien que son poste soit à temps partiel et bénévole, le président est une figure importante pour Interpol, dont il préside les assemblées et le comité exécutif.
Human Rights Watch et Gulf Center for Human Rights ont déclaré en mai que le département de Raissi n'avait pas enquêté sur des accusations de torture à l'encontre de la police et des services de sécurité. Pour ces groupes de défense des droits, son élection à la tête d'Interpol remettrait donc en question l'engagement de l'agence en matière de droits de l'homme.
Un porte-parole du ministère émirati des Affaires étrangères a déclaré que Raissi "croit fermement que les abus ou mauvais traitements infligés par la police sont odieux et intolérables".
Interrogé au sujet de l'élection, le secrétaire général d'Interpol Jürgen Stock a déclaré que l'organisation n'intervenait pas dans les questions politiques.
Deux personnes, Matthew Hedges et Ali Issa Ahmad, ont déclaré cette semaine avoir déposé des plaintes contre Raissi en Turquie.
Matthew Hedges dit avoir été maintenu en isolement aux Émirats pendant sept mois et avoir subi des menaces après avoir été accusé d'espionnage. Ali Issa Ahmad dit avoir été électrocuté, battu et privé de nourriture, d'eau et de sommeil pendant plusieurs jours alors qu'il était détenu.
Le porte-parole du ministère émirati des Affaires étrangères a déclaré que toute plainte comportant des accusations contre Raissi était "sans fondement et rejetée".
Les autorités turques n'ont pas précisé si elles allaient donner suite à ces plaintes.