Le 103e congrès de l’Association des maires de France (AMF), qui s’est tenu à Paris du 16 au 18 novembre, semble être à l’origine d’un petit cluster de Covid-19. Déjà 12 maires ou maires adjoints du département du Cantal ont été testés positifs cette semaine, et tous avaient participé à l’événement, rapporte RTL mardi 23 novembre. Tous étaient vaccinés et aucun cas grave n’est à déplorer.
L’entrée au Parc des expositions de la porte de Versailles se faisait sur présentation du pass sanitaire, et le port du masque y était obligatoire. D’après un journaliste de RTL présent sur place, les gestes barrières y étaient respectés. Jusqu’à 50.000 personnes s’y sont succédé sur trois jours.
"Je pense que le virus n'a rien contre les élus, mais il n'a pas non plus de raison de les éviter et de les épargner. Les élus ont une vie normale, sociale donc il se trouve qu'un groupe d'élus a été touché", a commenté le président de l’Association des maires du Cantal au micro de la radio.
Relâchement des élus?
Les contaminations ont pu se produire non pas au congrès lui-même, mais lors de rassemblements en marge de celui-ci, dans la capitale, où des départements et régions organisent des apéros et autres cocktails. Dans ce genre d’événements, "finis les masques et les gestes barrières", avance RTL. Depuis la semaine dernière, une vidéo de Jean Castex, testé positif lundi, circule sur les réseaux sociaux. Elle le montre sans masque serrer des mains à des élus des Hauts-de-France, eux aussi venus dans la capitale à l’occasion du congrès de l’AMF.
"On est tous humains […]. Il peut y avoir de temps en temps un moment d’inattention, un écart", avait justifié le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Mais selon Philippe Moreau Chevrolet, conseiller spécialisé dans la communication des dirigeants, il y a un "manque d’exemplarité généralisé" dans la classe politique.
"C’est un problème majeur dans la politique française: cette déconnexion des élus avec le reste du pays. Ils ne se rendent plus forcément compte qu’ils demandent aux gens de respecter les normes qu’eux-mêmes ne respectent pas", analyse-t-il dans Ouest-France.
Macron également concerné
Dans son allocution du 9 novembre, Emmanuel Macron appelait à "redoubler de vigilance" concernant les gestes barrières, notamment le port du masque, pour ensuite oublier ses propres recommandations la semaine suivante.
En effet, lors de la séance solennelle de clôture du congrès, le 18 novembre, il a été aperçu en train de serrer de nombreuses mains d’élus. Il n’a remis son masque qu’au bout de 90 secondes. En octobre, le Président avait déjà été critiqué pour une soirée à l’Élysée au terme d’un match de football caritatif. Lui et de nombreux invités y étaient sans masque et ne respectaient pas les gestes barrières. Un mois plus tôt, ses contacts rapprochés sans protection avec des Marseillais lors de sa longue visite à la cité phocéenne lui avaient également été reprochés.