Au moins sept parlementaires ont été menacés de mort dans des courriers anonymes contenant chacun un texte et une balle de fusil, rapporte le 23 novembre Le Parisien.
Il s’agit précisément des députés Carole Bureau-Bonnard (LREM), Agnès Thill (UDI), Pascal Bois (LREM), Éric Woerth (LR) et des sénateurs Olivier Paccaud (DVD), Jérôme Basher (LR) et Édouard Courtial (LR).
"Absent pour défendre notre liberté et celle de nos enfants, sache que nous n’oublierons pas ton absence et que la prochaine sera peut-être pour toi", écrivent les "résistants" qui fustigent la prolongation de l’état d’urgence et du pass sanitaire.
La première lettre est arrivée au sénateur Olivier Paccaud qui se heurte pour la première fois à ce type de menaces.
"Je l’ai reçue mercredi soir. Cela ne me fait pas peur du tout même s’il ne faut pas prendre ça à la légère. Ce sont des méthodes fascistes utilisées par un ou des ‘antivax’", indique-t-il au quotidien.
Il constate également des incohérences dans ce message qui lui "reproche de ne pas avoir voté contre le texte du gouvernement".
"Mais c’est ce que j’ai fait. Au Sénat, on a voté un texte qui prolongeait le pass jusqu’en février avec des conditions moins contraignantes", souligne auprès du Parisien le sénateur.
Une enquête ouverte
Pour plusieurs autres élus, notamment Jérôme Bascher, Carole Bureau-Bonnard et Agnès Thill, c’est loin d’être la première menace. Des plaintes ont été déposées. Le parquet de Beauvais est chargé de l’affaire, car, comme l’indique Le Parisien, ces lettres auraient été envoyées depuis Noailles, l’une des communes de l’arrondissement de Beauvais.
En réaction, la maire de Beauvais Caroline Cayeux a dénoncé ces "abjectes menaces" adressant "[son] total soutien aux sept parlementaires de l'Oise".
"Une enquête a été ouverte afin de retrouver le ou les auteurs de ces lâches envois postaux", a-t-elle ajouté dans son tweet.
Plusieurs élus menacés
Depuis le début de la crise sanitaire, des élus et des maires sont régulièrement visés par des menaces. Nombre d’entre elles sont liées au pass sanitaire et contiennent des insultes. L’un des cas les plus récents remonte à la mi-novembre et concernait un député du Val-d’Oise.
Alors que l’Assemblée nationale a voté le 5 novembre la prolongation du pass sanitaire jusqu’au 31 juillet, un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié le 21 octobre montrait que six Français sur dix (60%) étaient favorables à cette nouvelle prolongation.
Les mesures gouvernementales
Ces menaces faites aux élus inquiètent le gouvernement. Ainsi, le 9 novembre, le ministre de l’Intérieur a adressé à tous les préfets une circulaire sur la sécurité des élus dans lequel il a demandé de mobiliser les forces de sécurité pour prévenir ces actes, invitant les préfets à accorder une attention particulière aux domiciles et permanences des élus , rapporte l’AFP.
En outre, le 15 novembre, il a annoncé le lancement de l’opération "présents pour les élus", menée par la gendarmerie nationale. Elle prévoit notamment la mise en place d’un dispositif d’alerte des élus, l’amélioration du recueil des plaintes pour les élus en mairie, ou encore des actions de sensibilisation et formations aux élus sur la "gestion des incivilités".