Des éléments du dossier sur l’attentat contre Charlie Hebdo fuitent en ligne

Le piratage d’un cabinet d’avocats a entraîné la fuite de données sur l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015, selon Franceinfo. Certains documents mentionnent les noms et cordonnées de policiers ou magistrats et dévoilent des méthodes de travail des forces antiterroristes. Une rançon a été demandée par les hackers.
Sputnik
Alors que le procès des attentats du 13 novembre 2015 accapare les regards, la tuerie qui a coûté la vie à des journalistes de Charlie Hebdo la même année refait aussi parler d’elle. Des éléments du dossier ont en effet fuité sur internet, rapporte Franceinfo.
Ces fuites sont dues au piratage d’un cabinet d’avocats qui officie pour les parties civiles. Les locaux basés à Lyon, Bordeaux, Paris et Lille ont vu leurs systèmes informatiques paralysés l’été dernier.
Au total, plus d’un million de fichiers confidentiels ont été obtenus durant ce piratage. Ils sont en lien avec l’attentat de Charlie Hebdo, mais aussi le meurtre de Samuel Paty et d’autres affaires criminelles, selon la Radiotélévision Suisse (RTS) qui a enquêté sur l’affaire de l’autre côté des Alpes.
Des rapports d’autopsies, des comptes-rendus d’écoutes ou des procès-verbaux d’auditions de témoins se sont ainsi retrouvés sur le darknet. Pire encore: certains documents administratifs mentionnent les noms et cordonnées de policiers ou magistrats travaillant sur ces affaires. Les méthodes de travail des forces antiterroristes y sont aussi dévoilées.

Demande de paiement

Les pirates, sans doute liés au groupe "Everest Ransomware Team", ont demandé une rançon, d’abord fixée à 500.000 euros, avant d’être augmentée, selon Franceinfo.
Les dossiers relatifs à l’attentat de Charlie Hebdo ont malgré tout été mis en vente sur le darknet, pour 50.000 dollars ajoute la RTS. Une photo de la scène du crime a également été diffusée sur un forum de hackers, avant d’être supprimée.
Le cabinet d’avocats a pris des dispositions pour circonscrire l’attaque et a porté plainte. Une enquête est en cours depuis juillet, menée par la police judiciaire de Lyon et l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).
Un homme ayant tenté de faire l’intermédiaire entre les hackers et le cabinet d’avocat a déjà été interpellé et mis en examen.
Ces types d’attaques via des rançongiciels se sont multipliées ces derniers mois. Elles permettent aux pirates de paralyser des systèmes informatiques entiers et d'accaparer les données. Les victimes n’ont d’autre choix que de payer une rançon pour voir leurs systèmes déverrouillés.
Plusieurs hôpitaux ont notamment fait les frais de pareilles attaques durant la pandémie, comme à Dax (Landes) ou Villefranche-sur-Saône (Rhône).
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