Sur fond de la flambée des prix du gaz en Europe, le groupe énergétique britannique Bulb, qui compte 1,7 million de clients dans le pays, a annoncé sa faillite.
"Nous avons pris la décision difficile de soutenir le placement de Bulb sous le régime d’administration spéciale. Le processus est censé protéger les clients de Bulb et garantir que l’approvisionnement soit maintenu et votre solde créditeur protégé", explique dans un communiqué le septième fournisseur de gaz et d’électricité outre-Manche.
Auparavant, les médias britanniques avaient rapporté que Bulb essayait d’obtenir des aides gouvernementales pour éviter la faillite. Sur la BBC, le PDG du fournisseur d’énergie renouvelable Ecotricity, Dale Vince, a pour sa part averti que beaucoup d’autres distributeurs d’énergie risquaient de faire faillite avant Noël dans le pays.
Pour le moment, plus de 20 entreprises actives dans le secteur ont en effet subi ce sort.
Crise énergétique
Particulièrement dépendant du gaz naturel, le Royaume-Uni a été plus affecté par la flambée des prix du combustible bleu que le reste de l'Europe. Sa dernière capacité de stockage a d’ailleurs fermé en 2017, sans être remplacée.
Le ministre britannique de l’Économie et de l’Énergie, Kwasi Kwarteng, a déclaré fin septembre que les autorités n’excluaient pas d’intervenir auprès des fournisseurs d’énergie en dernier ressort, tout en soulignant que les "entreprises mal gérées" ne pourront compter sur une telle assistance.
Propulsée par les prix de l’énergie, l’inflation au Royaume-Uni a atteint en octobre son plus haut niveau depuis près de 10 ans, à 4,2%, et la hausse annuelle des prix pourrait culminer à 5% en avril, selon les estimations de la Banque d’Angleterre.
Dans le même temps, le gouvernement britannique a annoncé fin octobre son intention d’adopter un nouveau modèle de financement du nucléaire où les ménages seraient mis à contribution pour payer la construction de nouvelles centrales en augmentant leurs factures d'électricité.