Des armes de guerre volées aux douaniers en Guadeloupe en pleine période d’émeutes

En dépit du couvre-feu instauré sur fond d’émeutes, les locaux des douaniers de Pointe-à-Pitre ont été la cible d’un incendie et d’un cambriolage de leurs armes dans la nuit du 19 au 20 novembre. Le procureur a confirmé l’ouverture d’une enquête de flagrance.
Sputnik
Malgré les appels au calme d’Emmanuel Macron et de Jean Castex, la Guadeloupe fait depuis une semaine face à une importante mobilisation sociale marquée par des violences, sur fond de contestation du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale pour les soignants.
Dans cette ambiance assez tendue, un autre incident, impliquant un incendie et un pillage, s’est produit. Dans la nuit du 19 au 20 novembre, un feu s’est déclaré dans les locaux de la douane des garde-côtes à Pointe-à-Pitre, rapporte le 22 novembre Franceinfo.
En outre, le site d’information relate que des armes de guerre, des pistolets mitrailleurs et plus de 2.000 munitions ont été dérobés sur place.
Le procureur de la ville, Pascal Desjardins, a à son tour confirmé à l’AFP le vol, sans préciser les détails.
Le matériel était stocké dans deux coffres distincts, comme le prévoit la réglementation.
D’après des sources concordantes, citées par le média, un premier coffre-fort contenant près de 2.000 munitions a été forcé avant d’être laissé sur place. Tandis que le second, renfermant un fusil à pompe Remington, un pistolet automatique et cinq pistolets mitrailleurs semi-automatiques, a été emporté. Les voleurs semblent ne pas avoir été gênés par son poids.
Selon Franceinfo, les malfaiteurs seraient montés à bord de la vedette des garde-côtes, baptisée "Kaladja", amarrée à quai, dont ils auraient volé des systèmes de vision.

Une enquête en flagrance

La direction interrégionale des garde-côtes Antilles Guyane, basée à Fort-de-France, n’a pas commenté les faits.
Quant au procureur, il a confirmé l’ouverture d’une enquête en flagrance qui a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie.
Ces incidents surviennent après que le préfet de la Guadeloupe a annoncé l’instauration à partir du 18 novembre et jusqu’au 23 novembre au matin d’un couvre-feu nocturne de 18h à 5h, compte tenu des mouvements sociaux et des actes de vandalisme.

Des tensions depuis plus d’une semaine

La Guadeloupe est en proie à un mouvement social de contestation contre les restrictions sanitaires depuis le 15 novembre après l'appel à la résistance lancé par un collectif de syndicats et d'organisations citoyennes. Suite à plusieurs nuits de violences urbaines, de pillages de commerces, de jets de pierres et d’incendies volontaires, Emmanuel Macron a appelé le 22 novembre au calme "face à la crise très explosive" dans le territoire concerné. Il a aussi exprimé "la solidarité de la nation", demandant de "ne rien céder au mensonge et à la manipulation".
Le gouvernement a alors pris la décision d’envoyer des renforts policiers dans la région face aux débordements.
Dans la foulée, selon la préfecture, relayée par l’AFP, la nuit du 21 au 22 novembre a été plus calme en Guadeloupe grâce aux renforts de policiers et de gendarmes venus de métropole.
En réagissant aux événements, le Premier ministre a de son côté dénoncé le 22 novembre les actes de violence et les pillages commis dans la région. Jean Castex a aussi annoncé la création d’une "instance de dialogue" pour "convaincre et accompagner" les professionnels concernés par l’obligation vaccinale.
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