Novatek, une société gazière russe, prospectera un nouveau puits au large du Liban

La société énergétique russe Novatek forera un puits au large du Liban, pays en pleine crise énergétique et économique. Le ministre russe des Affaires étrangères l'a annoncé à l'issue de sa rencontre avec son homologue libanais.
Sputnik
Le producteur russe de gaz naturel Novatek envisage d'entamer le forage d'un nouveau puits sur le plateau continental libanais au début de l'année prochaine, a indiqué ce lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue libanais à Moscou.
Son entretien avec Abdallah Bou Habib avait notamment porté sur l'activité des compagnies Novatek et Rosneft visant à développer le secteur énergétique du Liban, a précisé le ministre. Il s'agit entre autres du développement d'un terminal pétrolier que possède Rosneft dans un port du pays.

Novatek et le Liban

Novatek est entrée au Liban en janvier 2018 au sein d'un consortium mené par Total avec la participation d'ENI. Le pays avait alors signé, dans le cadre du premier cycle de licence offshore, lancé par le gouvernement libanais en janvier 2017, des accords d'exploration et de production couvrant les blocs 4 et 9 situés au large du Liban, à l'est de la Méditerranée.
Or, le bloc 9 fait l'objet d'une dispute frontalière entre le Liban et Israël. Les deux pays ont actuellement repris les négociations sur la démarcation de la frontière. Le forage de prospection était prévu encore en 2019 mais avait été reporté en raison de l'épidémie de Covid-19 et de l’instabilité au Liban.
Rosneft s'est mise d'accord avec le Liban sur la gestion d'un terminal de stockage de pétrole à Tripoli, le port le plus important du nord du pays, pour 20 ans.

La crise

Le ministre russe a en outre espéré que le nouveau gouvernement libanais réussirait à mettre fin à la crise de longue date qui se prolonge, ajoutant que des sociétés russes étaient prêtes à aider le pays à rétablir son secteur énergétique et à reconstruire le port de Beyrouth, dévasté par une double explosion en 2020.
En raison de problèmes liés aux livraisons de fioul, la compagnie nationale Électricité du Liban (EDL) a réduit au minimum, à l'été, les livraisons de courant à la population, ne fournissant plus que quelques heures d’électricité par jour. Les délestages électriques atteignaient quotidiennement jusqu'à 22 heures. Deux des principales centrales électriques du pays ont été immobilisées.
Le pays fait face à l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. En effet, la livre libanaise a perdu 90% de sa valeur face au dollar sur le marché noir. Les coupures ont entraîné des perturbations des activités commerciales, des hôpitaux et des services publics. Une baisse des subventions étatiques a entraîné la hausse des prix du carburant et des protestations, ainsi que des queues devant les stations-service. Les particuliers et les entreprises dépendent radicalement des groupes électrogènes, alimentés en fioul.

Des problèmes politiques

L'État peine à importer du carburant, sur fond de dévaluation historique de la monnaie nationale et d'un assèchement des devises étrangères. Le pouvoir d’achat de la population s’est également effondré face à l’hyperinflation.
La réforme complète du secteur de l'électricité, qui a coûté plus de 40 milliards de dollars à l'État depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), fait partie des demandes de longue date de la communauté internationale pour débloquer des aides cruciales, rappelle l'AFP. Mais le pays a été géré, jusqu'en septembre 2021, lorsqu'un nouveau gouvernement a été formé, par un cabinet démissionnaire depuis l'explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, en raison des interminables tractations des partis politiques qui n'arrivent pas à former une nouvelle équipe.
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