Certains problèmes de stabilité stratégique en Europe, notamment liés aux armements nucléaires, relèvent de la responsabilité commune de l’Otan et de la Russie, a déclaré ce lundi 22 novembre lors d'un point de presse le ministère français des Affaires étrangères.
Telle a été la réponse du Quai d’Orsay à une question de l’agence russe RIA Novosti, à savoir si l’arsenal nucléaire de l’Alliance pourrait être installé à proximité immédiate des frontières de la Russie, compromettant ainsi la stabilité stratégique en Europe, si l’Allemagne refuse de garder sur son territoire des armes nucléaires de l’Otan.
"Nous souhaitons poursuivre, notamment à l’Otan avec les Alliés, puis avec la Russie, un travail rigoureux sur la maîtrise des armements afin de traiter les conséquences de leur érosion continue et d’assurer la stabilité stratégique en Europe tout en préservant les intérêts de sécurité des Européens", a ajouté la diplomatie française.
Un dialogue nécessaire, mais compliqué
Cette position de la France, membre de l’Otan, sera difficilement réalisable, bien qu’elle œuvre pour la poursuite du dialogue avec Moscou sur la stabilité stratégique en Europe. La raison principale? La rupture presque complète des canaux de communication diplomatiques et techniques initiée par l’Alliance.
Après que début octobre, l’Otan a expulsé des diplomates russes, réduisant à 10 le nombre du personnel de la mission permanente de la Russie auprès de l’Alliance à Bruxelles, Moscou a répondu avec vigueur.
Des activités de la mission de liaison militaire de l’Alliance à Moscou ainsi que celles de son bureau d'information installé dans la capitale russe ont été arrêtées à partir du 1er novembre dernier.
À cette même date, la mission permanente russe auprès de l’Otan à Bruxelles a suspendu son travail.
Pour contacter Moscou, l'Otan doit actuellement passer par l'ambassadeur russe en Belgique.
Selon la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, les relations entre la Russie et l’Alliance sont aujourd'hui pires "qu'aux jours les plus durs de la guerre froide" et il est devenu beaucoup plus difficile de maintenir le dialogue.
Toutefois, Moscou ne coupera pas complètement les liens avec l’Otan puisqu'il envisage de poursuivre une communication diplomatique normale avec les capitales de tous les pays-membre du Bloc militaire, avait souligné plus tôt le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.