L’étude, réalisée auprès de 78 grandes banques et institutions de financement d’Afrique subsaharienne, a permis d’examiner les conséquences de la pandémie sur les banques et les prêts aux entreprises, d’étudier la manière dont le secteur financier africain tire parti de la révolution numérique et de préciser les défis et les occasions que la finance verte représente pour les banques.
"Le rapport +la finance au service de l’Afrique-2021+ témoigne bien de la résilience du secteur financier africain que de son passage déterminé et enthousiaste au numérique, tout en apportant un éclairage sur les risques susceptibles d’entraver les futurs financements à l’appui de la croissance des entreprises, des énergies renouvelables ou de la reprise post-pandémique", a déclaré Thomas Östros, vice-président de la Banque européenne d’investissement.
À partir d’une enquête sur les prêts bancaires en Afrique, l’analyse détaillée de l’incidence de la pandémie sur les intermédiaires financiers a conclu à la stabilité du secteur financier africain. Le financement du secteur privé risque toutefois, note la BEI, de connaître une reprise lente, les petites entreprises et les micro-entrepreneurs pouvant être particulièrement pénalisés.
Elle suggère que, pour près de 50 % des banques africaines, la préoccupation majeure est la qualité des actifs existants et que, pour plus de 20 % d’entre elles, la première source d’inquiétude est le recul de la demande de financements et l’augmentation des risques liés aux prêts futurs.
Il relève par ailleurs que l’adoption rapide de l’argent mobile a été un moteur clé de l’inclusion financière en Afrique, ajoutant que la transformation numérique des services financiers africains a d’abord été portée par de nouveaux entrants dans les secteurs financiers.
L’étude fait observer que les banques africaines sont de plus en plus conscientes de la nécessité de faire face aux risques que représente le dérèglement climatique et commencent à tirer parti des possibilités qu’offre la finance verte.
Parmi les banques interrogées, 54 % considèrent déjà le climat comme un enjeu stratégique, et un peu plus de 40 % ont du personnel travaillant sur les perspectives liées au climat. D’autres institutions financières, notamment dans les secteurs de la microfinance, du capital privé et de l’assurance comblent également les lacunes du marché de la finance verte.
L’année dernière, la BEI a prêté plus de 5 milliards d’euros à l’appui d’investissements publics et privés, porteurs de changements, d’un montant supérieur à 12 milliards d’euros sur tout le continent africain.