Ce phénomène d’extension permet la production d’une électricité renouvelable "inépuisable" par forages exploitant de la vapeur directement envoyée en turbine.
Dans cette région du monde exceptionnelle au plan de la géodynamique terrestre, de nombreux sites favorables à la production de l’énergie géothermique ont été identifiés tout le long de la vallée du Grand Rift, depuis l’Érythrée au nord jusqu’à la Tanzanie au sud en passant par Djibouti, l’Éthiopie et le Kenya.
Conscients de leur potentiel géothermique, de plus en plus d’États d’Afrique de l’Est se tournent vers cette nouvelle source d’énergie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais surtout pour tirer parti du vaste potentiel géothermique de la région, dont la capacité potentielle est estimée à plus de 15.000 MW.
Si la géothermie est l’une des sources d’énergie les plus propres disponibles sur le continent, son exploitation reste cependant plus coûteuse que celle du solaire ou de l’éolien. Seuls 700 MW sont exploités aujourd’hui au Kenya tandis que l’Éthiopie n’a installé que 7 MW.
Pour accompagner le développement et l’expansion de la géothermie en Afrique de l’Est, la Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé récemment une enveloppe de 90,2 millions de dollars pour le financement de plusieurs projets de géothermie dans le Grand Rift africain.
Les activités relevant de cette enveloppe feront l’objet d’une évaluation individuelle des projets et seront approuvées séparément pour un financement bancaire. Des fonds seront disponibles pour des pays tels que : le Rwanda, le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Sud-Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda.
Emboîtant le même pas, le Royaume-Uni a annoncé son intention de soutenir le Kenya et l’Éthiopie dans l’accélération de l’exploitation de cette ressource. Un mécanisme de souscription sera prochainement lancé pour stimuler le développement de la géothermie dans ces deux pays et réduire les risques liés au développement précoce de projets d’énergie géothermique.
La montée en puissance de la géothermie dans la région d’Afrique de l’Est arrive au bon moment pour compenser la baisse de la ressource hydroélectrique, provoquée par les périodes de sécheresse à répétition qui font que les barrages ne tournent plus qu’à 58% de leur capacité. La production géothermique est, elle, en revanche constante et fiable.