Viktor Koudinov, porte-parole du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, a annoncé le début de patrouilles par les militaires russes le long de la limite entre les zones syriennes contrôlées par les États-Unis et celles contrôlées par les forces armées russes.
"C’est la limite qui sépare le territoire contrôlé par la coalition antiterroriste internationale, la zone Est, et celui contrôlé par les forces armées russes, la zone Ouest. Des patrouilles de militaires russes n’y avaient pas été encore effectuées", a-t-il précisé.
Le militaire a indiqué que des cellules dormantes de Daech*, ainsi que des violations des lois syriennes y étaient possibles.
Rassurer la population par la présence des militaires russes
"L’objectif majeur consiste à démontrer la présence des forces armées russes. Il faut montrer à la population que les militaires russes y sont présents et qu’ils sont prêts à accorder une aide. Si la situation est favorable, des actions humanitaires pourront avoir lieu", a-t-il détaillé.
Le porte-parole a noté que cette fois la patrouille s’était déroulée sans incident. L’histoire connaît cependant des accrochages entre des militaires américains et russes dans le nord-est de la Syrie.
Des heurts entre des militaires américains et russes en Syrie
En juin 2020, des soldats américains avaient tenté sans succès de barrer la route à des véhicules russes à quelque 50 kilomètres d’Hassaké.
Deux mois plus tard, des militaires américains avaient une nouvelle fois tenté de bloquer une patrouille russe qui "a pris les mesures nécessaires".
Répondant aux accusations de Washington selon lesquelles des militaires russes avaient percuté un véhicule américain, la Défense russe avait répondu que ses troupes avaient respecté tous les protocoles russo-américains sur la procédure de déconfliction.
Contrairement aux militaires russes qui se trouvent en Syrie sur l’invitation de son gouvernement, les Américains contrôlent illégalement des territoires dans le nord et le nord-est du pays.
Le prétexte d’une aide aux alliés contre Daech* pour cacher un vol de pétrole
Washington avance que ses 900 militaires sont déployés dans la région pour apporter leur soutien aux Forces démocratiques syriennes arabo-kurdes, leurs alliés dans la lutte contre la résurgence de Daech*.
Beaucoup convergent cependant sur l’idée que les États-Unis retiennent des territoires des gouvernorats de Deir ez-Zor, d’Hassaké et de Raqqa pour leurs champs de pétrole et de gaz.
Damas a maintes fois qualifié leur présence d’occupation et de piraterie visant le pillage du pétrole.
"Les Américains et leurs alliés ciblent la richesse pétrolière syrienne et ses pétroliers comme des pirates", s’est indigné en mars dernier le ministre syrien du Pétrole et des Ressources minérales Bassam Tomeh.
Le contingent russe sensiblement réduit
Le nombre d’armements et d’effectifs russes engagés en Syrie n’a jamais été révélé officiellement. Selon des données officieuses, pendant la phase active de l’opération antiterroriste en Syrie le groupe aérien russe comptait jusqu’à 70 avions et hélicoptères.
À l’heure actuelle, la base militaire russe de Hmeimim abrite plusieurs dizaines d’avions de combat.
Le gros des effectifs russes avait été évacué de Syrie conformément à l’ordre donné par Vladimir Poutine en décembre 2017 après que les forces armées russes et l’armée syrienne avaient "écrasé le groupe le plus combatif des terroristes internationaux".
*Organisation terroriste interdite en Russie