Privilège blanc: posture victimaire ou dénonciation vertueuse? Bousquet et Tin face à face

Le concept fait florès dans le débat public. Décoloniaux et antiracistes le dégainent pour dénoncer les inégalités raciales. À juste titre? Invités de Sputnik, Louis-Georges Tin et François Bousquet confrontent leurs désaccords.
Sputnik
«Oui, il est évident qu’il y a un privilège blanc. Il n’y a pas vraiment de débat là-dessus, je m’étonne même qu’on puisse aujourd’hui en parler», assène d’entrée de débat Louis-Georges Tin.
Pour l’ancien président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), l’écart salarial entre «l’homme blanc et la femme noire ou arabe» n’est qu’une illustration parmi tant d’autres des «discriminations» endurées par les non-Blancs en France.
Face à lui, François Bousquet, rédacteur en chef de la Revue Éléments, rétorque qu’un tel «racisme systémique» n’est pas à l’œuvre dans la société française. Aussi dénonce-t-il l’usage selon lui frauduleux de cette expression qui «relie le passé à l’aune des temps présents en permanence et toujours à travers le prisme de la victimisation».
L’expression de «privilège blanc» est utilisée pour la première fois par Peggy McIntosh. Dans un article de 1988, l’universitaire américaine y dénonce la position sociale supérieure occupée par les personnes blanches dans les pays occidentaux dont découlent des avantages indus. Fraîchement importée des campus américains, cette notion s’est propagée depuis dans le débat public français aux côtés d’autres termes: «racisé», «wokisme», «cancel culture».
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