Des centaines de personnes ont fait barrage de leur corps pour stopper les blindés de l'armée française, déployée dans la bande sahélo-saharienne dans le cadre de l'opération Barkhane de lutte contre les groupes djihadistes.
Selon des médias locaux, le convoi avait été accueilli par d'autres mouvements de protestation à Bobo et Ouagadougou, la capitale du pays, mais avait pu passer.
Une source à l'ambassade de France à Ouagadougou et une autre au sein de l'armée française ont confirmé le blocus, sans plus de détails. Des photos et vidéos ont été authentifiées par l’AFP.
L'état-major des armées françaises a annoncé jeudi lors d'un point de presse à Paris que Barkhane avait "neutralisé" une vingtaine de djihadistes au Niger lors d'une "opération d'opportunité" impliquant des avions de chasse, des drones Reaper et des hélicoptères de combat Tigre dans la zone des "trois frontières", entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
La France, qui est engagée dans la région depuis 2013, a annoncé en juin une refonte de l'opération Barkhane, provoquant l'ire de Bamako qui a dénoncé un "abandon en plein vol" et envisage de se tourner vers la société de sécurité privée russe Wagner.
Paris assure qu'il ne se désengage en rien de la lutte antiterroriste mais les populations, lasses des violences de groupes affiliés au groupe Etat islamique ou à Al-Qaïda - singulièrement au Burkina Faso et au Niger - dénoncent l'impuissance présumée des forces internationales et protestent contre leur présence.