Travail forcé des Ouïghours: visée par une plainte, Zara ne peut pas agrandir son magasin à Bordeaux

Souhaitant doubler sa surface de vente à Bordeaux, Zara n’a pas reçu l’approbation de la Commission départementale d’aménagement commercial qui pointe une plainte visant la maison-mère pour utilisation du travail forcé des Ouïghours.
Sputnik
Après avoir été visée, en juillet, par une enquête du Parquet national antiterroriste (Pnat) pour recel de crimes contre l’humanité en lien avec l’exploitation du travail des Ouïghours, Zara n’a pu construire l’extension de l’un de ses magasins en France, relate le quotidien Sud-Ouest.
Il s’agit de l’enseigne située rue Saint-Catherine, en plein centre-ville de Bordeaux, qui envisageait de s’agrandir sur deux autres étages.
En plus de disposer d’une surface de vente de 972 m2 sur trois niveaux, elle souhaitait exploiter deux autres niveaux de 1.098 m² via une restructuration des 4e et 5e étages, précise Sud-Ouest. Ceci aurait dû être suivi par une modification de façade. Si, à ces fins, il fallait obtenir le dépôt d’un permis de construire, le projet a reçu un avis défavorable de la part de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) le 17 novembre.
Il est par ailleurs indiqué que, pendant le vote, la commission a pris en compte un argument de Sandrine Jacotot, adjointe au maire de Bordeaux, qui a rappelé que la maison-mère de Zara faisait l’objet d’une plainte concernant l’exploitation du travail des Ouïghours.
"Cette plainte fait état du recours au travail forcé des Ouïghours chez des sous-traitants en Chine, dont se serait rendu complice le groupe espagnol Inditex en connaissant les conditions de production de leurs articles."
Trois membres ont voté contre, un pour et six se sont abstenus.

Vers l’élimination des produits du travail forcé dans l’UE?

Outre Zara, l’enquête ouverte le 1er juillet 2021 a visé Uniqlo France, propriété du japonais Fast Retailing, SMCP et Sketchers.
Mi-septembre, Ursula von der Leyen a déclaré que la Commission européenne allait proposer d’interdire, dans l’espace de l’Union européenne, la vente des produits provenant du travail forcé.
"25 millions de personnes dans le monde sont menacées de travail forcé ou y sont contraintes. Nous n'accepterons jamais qu'elles soient contraintes de fabriquer des produits pour que ces produits soient ensuite proposés à la vente ici en Europe. […] Les droits de l'Homme ne sont à vendre à aucun prix", a-t-elle déclaré.

Pékin sous pression

Accusée par de nombreux pays de violer les droits de l’Homme contre les minorités musulmanes de la région du Xinjiang, dont les Ouïghours, la Chine nie tout abus.
À l’approche des Jeux olympiques d’hiver 2022 à Pékin, certains pays évoquent un boycott diplomatique, comme le Royaume-Uni ou encore les États-Unis.
Discuter