Covid-19

Les cas de Covid peuvent monter "autour de 80.000 à Noël", alerte un épidémiologiste

Appelant à "être vigilant" face à la 5e vague de Covid qui déferle sur l’Europe et notamment sur la France, l’ancien directeur général de la Santé William Dab craint l’augmentation du nombre de cas vers Noël, jusqu’à près de 80.000 par jour, soit des chiffres proches de la même période en 2020.
Sputnik
La France étant déjà entrée dans la 5e vague, l’ancien directeur général de la Santé William Dab évoque sur LCI "un petit côté cauchemar" et met en garde contre une grave recrudescence de l’épidémie pendant les fêtes de fin d’année.
Le pays recense ces derniers jours une forte augmentation du nombre de cas, aux alentours de 20.000 quotidiennement, 60% de plus que mardi dernier, comme l’a fait remarquer cette semaine Gabriel Attal.
"C’est une situation qu’on a déjà vécue et qu’on espérait ne pas revivre. […] Cela ne sert à rien d’être optimiste ou négatif, il faut être vigilant […] quand environ 40% de la population française n’est pas correctement protégée, il ne faut pas s’étonner d’avoir cette vague", a jugé le 19 novembre l’épidémiologiste William Dab devant Darius Rochebin.
Tout en rappelant qu’"actuellement, le taux de reproduction du virus est à 1,3, ce qui veut dire que 10 personnes en moyenne en contaminent 13 autres", il alerte sur un scénario redoutable vers la fin d’année.
"Si rien n’est fait, [nous aurons] 30.000 à 40.000 cas quotidiens le 15 décembre", des chiffres pouvant monter "autour de 80.000 nouveaux cas à Noël", dit-il.
Ceci créera une situation que la France n’avait pas connue depuis novembre 2020 et sera également catastrophique pour "les hôpitaux déjà dans une période difficile", ajoute-t-il.

"L’efficacité de la dose de rappel magique"

Alors que désormais, une 3e dose est préconisée par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour les personnes de 40 ans et plus, William Dab s’est penché sur ses bénéfices.
"L’efficacité de la dose de rappel, c’est magique. Elle offre une protection scientifiquement plus durable", insiste-t-il tout en indiquant que "le vaccin n'est pas la seule solution, car ce serait oublier les gestes barrières".
Il s’est donc joint aux voix des scientifiques plaidant pour rendre les tests de dépistage de nouveau gratuits, alors qu’ils ne le sont plus depuis le 15 octobre. D’après lui, ils doivent être "accessibles à tous".

Quid du télétravail?

Parlant au micro de BFM TV des moyens pour contrer le virus, le professeur a par ailleurs déclaré qu’il fallait télétravailler "quand cela est possible". Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy s’avère du même avis. Au micro de France Inter, il avait auparavant estimé que le télétravail était "un des points" de la "boîte à outils" pour faire face à la 5e vague.
Tandis que la Belgique est par exemple passée au télétravail obligatoire, la France n’opte pas pour cette mesure.
Le 18 novembre, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a fait savoir qu’ils n’avaient pas l’intention de "renforcer les règles sur le télétravail", mettant en valeur 90% des adultes actuellement vaccinés. "La situation n’est pas la même qu’au printemps dernier", a-t-elle dit.
Mme Borne a donc pointé le "protocole sanitaire strict qui s’applique en entreprise, avec le port du masque obligatoire dans tous les espaces de travail clos et partagés ainsi que les gestes barrières".
William Dab a pour sa part exhorté les Français à rigoureusement respecter ces gestes, à se laver les mains, à porter le masque et à "aérer les pièces".
"Les aérosols sont une cause importante de la contamination. La dilution de l’air est absolument clé, partout où l'on reçoit du public", a-t-il précisé.
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