Une enseignante d’un collège de la cité du Mas de Mingue, à Nîmes (Gard), a déposé plainte pour "acte d’intimidation" suite à un accrochage avec l’un de ses élèves, rapporte 20 Minutes.
Lors d’un cours d’arts plastiques, la professeure a réprimandé cet adolescent pour son comportement. Ce dernier, âgé de 14 ans, lui a alors demandé si elle connaissait Samuel Paty, professeur sauvagement assassiné en octobre 2020.
L’adolescent a été placé en garde à vue en début de semaine. Lors de son audition il a reconnu les faits, mais a assuré n’avoir jamais voulu menacer quiconque.
Il sera jugé dans les trois mois, a déclaré auprès du Parisien le procureur de la République de Nîmes, Éric Maurel, et a été déféré devant le juge pour enfants qui a prononcé une mesure éducative judiciaire provisoire à son encontre.
L’instrumentalisation du nom de Samuel Paty
Depuis fin août l’amendement dit "Samuel Paty" est entré en vigueur. Intégré à la loi du 24 août 2021 sur le respect des principes de la République, cet article punit de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende "le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la fonction d'enseignant".
Le mois d’octobre a été marqué par plusieurs incidents impliquant des menaces de décapitation à l’encontre des enseignants.
Fin octobre un ancien élève d’un lycée parisien a été placé en garde à vue après avoir menacé d’égorger la proviseure. Il a publié ces menaces sur la page Facebook du lycée et a intimidé la responsable par messagerie.
Le 19 octobre un élève d’un lycée des Ulis (Essonne) a également été interpellé et placé en garde à vue après avoir proféré des menaces de mort à l’encontre de son professeur sur Snapchat. "Qu’il lui arrive la même chose qu’à Samuel Paty" accompagnait sa vidéo. L’intéressé prétendait vouloir "faire rire" ses camarades.
Enfin le 21 octobre un tag menaçant des enseignants de décapitation a été retrouvé dans un lycée à Pierrelatte (Drôme): "Tous les profs je vais vous décapiter". Le proviseur a porté plainte.