Les relations entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ont été passées au crible dans le livre-enquête Chérie, j'ai rétréci la droite de Nathalie Schuck, rédactrice en chef adjointe du service France au Point, et d’Olivier Beaumont, grand reporter au service politique du Parisien/Aujourd’hui en France, paru jeudi chez Robert Laffont. Les auteurs s’y penchent notamment sur Éric Zemmour et l'attitude de l’actuel Président face à celui dont la popularité n'a cessé de croître de septembre à novembre.
"Emmanuel Macron a glissé une phrase qui pourrait faire grand bruit. 'Zemmour, je l’aime bien, il est intelligent. Il a son public', confesse-t-il entre deux gorgées de jus de tomate, précisant tout de même qu’il juge ses propos 'mortifères'", relate le livre.
Une légère censure
Mais à la veille de la publication de l'interview, "le cabinet élyséen est pris d’une inquiétude". Et si le Président avait trop parlé?". "La phrase sur Zemmour, faites-nous le plaisir de la retirer. Tout le monde va tourner dessus alors que ce n’est pas le sujet", demande l'entourage présidentiel qui obtient le retrait.
L’Élysée ne nie pas avoir caviardé ce passage: "Trianguler un peu, c’est une chose. Laisser croire qu’il y aurait des ponts avec cette droite-là, alors que le Président a des différences majeures avec Éric Zemmour, c’était risquer d’aller trop loin. On aurait traîné ça comme un boulet jusqu’à la fin du mandat".
Toujours parmi les favoris
L'enquête paraît au moment où le journaliste, qui attend de se déclarer candidat à la présidentielle, est, depuis plusieurs semaines, l'un des favoris des sondages, bien que faisant face à une légère régression dans les intentions de vote.
Selon une récente étude Harris Interactive, réalisée pour Challenges et publiée le 17 novembre, le score de second tour du polémiste est en recul d'un point, et il est largement battu par Emmanuel Macron (59%-41%). Mais il menace toujours le Président en place.
Si M. Zemmour avait de 18% à 19% des intentions de vote au premier tour dans le sondage publié le 9 novembre, dans celui du 17 novembre, ce chiffre n'est plus que de 17% à 18%.
Quant à Emmanuel Macron, "tout se passe comme si rien n’avait de prise sur lui. Quoi qu’il fasse, son score n’évolue pas ou très marginalement. Les Français lui reconnaissent de faire le boulot sans pour autant lui vouer une admiration absolue", indique Jean-Daniel Lévy, directeur général délégué d’Harris Interactive.