Pour Angela Merkel, chancelière allemande par intérim, la révélation par la Russie d’une partie des correspondances avec l’Allemagne et la France relatives aux préparatifs d’une future rencontre au format Normandie n’est pas quelque chose de surprenant.
"Le fait que des courriers ont été rendus publics n’est pas étonnant. Je lis beaucoup de mes lettres dans la presse. Dans ce sens, il n’y a rien à cacher", a déclaré aux journalistes jeudi 18 novembre Angela Merkel.
Contexte de la publication
Le 15 novembre, les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et de l’Ukraine ont signé une déclaration commune sur le soutien à l’Ukraine. Dans le texte, les trois chefs des diplomaties ont "exprimé le regret que la Russie ait à plusieurs reprises refusé de se rencontrer au niveau des ministres des Affaires étrangères dans le format Normandie". Ces dernières semaines, Berlin et Paris accusaient la partie russe d’avoir saboté la tenue d’une nouvelle rencontre consacrée au règlement pacifique du conflit en Ukraine.
Suite à ces multiples accusations adressées à la Russie, le 17 novembre, le ministère russe des Affaires étrangères a décidé de rendre publics certains courriers officiels avec Berlin et Paris pour pointer une déformation de sa position. Dans l’ordre chronologique, les correspondances entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ses homologues allemands et français montrent que Moscou avait toujours prôné le respect et la réalisation des accords de Minsk sans jamais mettre en doute le format Normandie et la poursuite des discussions.
Réactions des parties concernées
Le 18 novembre, réagissant aux révélations russes, les ministères allemand et français des Affaires étrangères ont annoncé les avoir prises en considération. Selon Berlin et Paris, une telle approche est "contraire aux us et coutumes diplomatiques".
Pour le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, ce geste du ministère russe des Affaires étrangères veut dire que Moscou "démontre qu'il ne s'intéresse pas" au progrès du format Normandie "et, bien sûr, détruit le reste de sa crédibilité". Le ministre ukrainien n’y voit "rien de bon" et constate la volonté de la Russie de "tuer le format Normandie par ses actions".