Soucieuse de prévenir "des attaques hybrides", l’Estonie a temporairement interdit les vols le long de la frontière russe où les barrières sont en train d’être érigées, a annoncé le ministère estonien des Transports dans un communiqué.
"Du 16 au 25 novembre, les vols des appareils pilotés et de ceux sans pilote seront interdits", constate le ministère.
Plus tôt dans la semaine, le gouvernement estonien a annoncé la mobilisation de 1.684 réservistes pour l'exercice d’entraînement Okas 2021 qui se déroulera jusqu’au 25 novembre.
Au cours de l’exercice, les militaires procéderont à la construction d’une clôture en fil métallique sur une partie de la frontière russo-estonienne longue d’une quarantaine de kilomètres.
Selon le ministre estonien de la Défense Kalle Laanet, cette mesure est destinée à prévenir d’éventuelles "attaques hybrides" visant l’Union européenne et l’Otan dont l’Estonie fait partie. Il a jugé nécessaire que son pays soit prêt à une rapide évolution de la situation, citant en guise d’exemple la crise de migrants à la frontière séparant la Biélorussie de la Pologne.
Crise à la frontière de l’UE
Le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko avait précédemment déclaré que son pays n’empêcherait plus le transit de clandestins vers l’Union européenne, invoquant lui aussi "une guerre hybride" menée par Bruxelles contre Minsk.
L’afflux consécutif de migrants à la frontière a contraint Varsovie d’envoyer des milliers de soldats dans la région et a donné lieu à de nombreuses scènes de tension. Fin octobre, la Diète (chambre basse du parlement) polonaise a approuvé le projet gouvernemental prévoyant la construction d’un mur à la frontière avec la Biélorussie.
L’UE, qui ne reconnaît pas la réélection de Loukachenko au poste présidentiel, accuse les autorités biélorusses d’avoir orchestré la crise à sa frontière et se prépare à étendre ses sanctions contre Minsk, qui visent actuellement près de 170 individus.