"Ce n'est pas ça la solution": échange tendu entre Macron et Bertrand sur l'aciérie Ascoval

Un déplacement d'Emmanuel Macron dans le nord de la France a été vendredi l'occasion d'un échange tendu entre le chef de l'État et le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui ambitionne de lui succéder à l'Élysée.
Sputnik
Le dossier Ascoval, du nom de l'aciérie présente à Saint-Seaulve, dans le département du Nord, qui vient d'échapper à une délocalisation en Allemagne, a fait l'objet d'une conversation de plusieurs minutes entre les deux hommes, à l'arrivée du chef de l'État au Familistère de Guise, dans l'Aisne.

"Tant qu'on aura la concurrence des Allemands avec le charbon, ils ne seront pas compétitifs, c'est le tarif de l'électricité le problème. Il faut leur accorder un tarif préférentiel, c'est la seule façon de les sortir d'affaire", a lancé Xavier Bertrand, candidat à l'investiture du parti Les Républicains pour l'élection présidentielle d'avril 2022.

"Comme vous le savez, cher président du Conseil régional, la ministre [de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, ndlr] y a passé sa journée et sa nuit, ils ont renoncé", a répondu Emmanuel Macron.

"Ce n'est pas ça la solution", a rétorqué Xavier Bertrand à plusieurs reprises.

Pendant le ferme échange survenu au moment de l'accueil républicain, les deux hommes ont prolongé leur poignée de main et se sont plusieurs fois coupé la parole.

"Vous savez peut-être mieux que tous les autres, c'est possible", a affirmé Emmanuel Macron.

"Non, je veux qu'on ait des garanties", a rétorqué Xavier Bertrand.

Plan d'aide

Les deux hommes ont ensuite participé à une rencontre consacrée au développement de la Sambre, de l'Avesnois et de la Thiérache, trois territoires défavorisés du nord de la France.
Emmanuel Macron doit rester dans la région jusqu'à lundi soir, dans le cadre d'un déplacement que ses adversaires politiques considèrent comme une pré-campagne, alors que le chef de l'État n'a pas fait connaître ses intentions pour 2022.
Lors de cette visite qui l'a aussi conduit dans une maison de santé d'Aulnoye-Aymeries, dans le département du Nord, en manque de médecins, le Président de la République est venu vérifier l'efficacité du plan d'aide lancé il y a trois ans dans la région.
Il a annoncé le déblocage d'une nouvelle enveloppe de l'ordre de 100 millions d'euros pour développer les infrastructures, en particulier l'élargissement de la RN2, et financer des projets dans les domaines de l'éducation, de la culture et de la santé.
Après un week-end au Touquet, dans la Somme, où son épouse possède une maison, le Président sera lundi à Amiens, dans ce même département, sa ville natale.
Discuter