Procès du 13 novembre: Cazeneuve défend l'action de l'État mais se dit "hanté" par les attentats

L'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, entendu comme témoin mercredi au procès des attentats du 13 novembre 2015, a défendu la stratégie antiterroriste française menée à l'époque tout en reconnaissant être hanté par l'"échec" qu'ont constitué ces attaques.
Sputnik
Interrogé par un magistrat sur d'éventuels "regrets", l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, entendu comme témoin ce mercredi 17 novembre au procès des attentats du 13 novembre 2015, a répondu: "Il ne s'est pas écoulé un seul jour depuis que les attentats sont survenus sans que je me pose la question de savoir si j'aurais pu faire quelque chose que je n'ai pas fait. Cette question me hante en permanence".
"Je continuerai à m'interroger jusqu'à mon dernier souffle", a-t-il ajouté.
Bernard Cazeneuve avait auparavant décrit les multiples dispositifs de renseignement, de surveillance et de protection mis en place avant les attentats pour lutter notamment contre les risques liés au départ de dizaines de Français en Syrie, tout en regrettant les failles dont souffrait alors la coopération européenne en la matière.
Comme l'avait fait la semaine dernière l'ancien Président de la République François Hollande, lui aussi entendu comme témoin au procès, l'ex-ministre de l'Intérieur a assuré que le gouvernement ne disposait en novembre 2015 d'aucune information sur une menace spécifique visant le Bataclan, la salle de spectacle prise pour cible le 13 novembre et où 90 personnes ont été tuées.

"Il est évident que si j'avais été destinataire d'une note spécifique portant sur le Bataclan, j'aurais pris des dispositions pour protéger ce lieu", a-t-il relaté.

La cour devait aussi entendre ce mercredi François Molins, procureur de la République de Paris au moment des attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait au total 130 morts et plusieurs centaines de blessés.
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