Santé publique France (SPF) et le Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires ont ajouté une nouvelle mutation à la liste des variants en cours d’évaluation (VUM, under monitoring).
"Suite à la survenue d’un cluster en Bretagne avec détection d’un nouveau variant caractérisé par un profil de mutations inhabituel, un suivi renforcé a été initié, en France et à l’international", font-ils savoir dans un communiqué daté du 12 novembre.
Le variant a été nommé B.1.640, ou "congolais", d’après son lieu d’apparition.
Du Congo à la Bretagne
Pour la première fois, ce variant a été détecté en République du Congo en septembre. En France, il a été identifié 11 fois, dont "8 cas confirmés par séquençage dans le cadre de l’investigation d’un cluster en Bretagne", apparu après le voyage d’une personne au Congo. Des séquences "très similaires" ont d’ailleurs été identifiées en Provence-Alpes-Côte d'Azur et Île-de-France. Des analyses plus poussées sont prévues.
Pourtant, d’après les informations de l’Indépendant, 24 personnes, dont 18 enfants scolarisés dans une école primaire, ont été contaminées par ce variant mi-octobre dans le Finistère.
B.1.640 circule également en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas, aux États-Unis, ou encore au Royaume-Uni. Comme en France, les autorités sanitaires britanniques, ainsi que Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) l’ont classé comme mutation en cours d’évaluation.
Des caractéristiques inhabituelles
Quatre variants du Covid-19 sont à l’heure actuelle classés par les autorités sanitaires françaises comme préoccupants (VOC, selon l’abréviation anglaise), deux comme "à suivre" (VOI) et cinq comme "en cours d’évaluation". Parmi ceux préoccupants, le Delta représente plus de 99,9% des séquences Flash, précisent SPF et le CNR.
D’après l’analyse qu’ils ont menée, le variant "se caractérise par la présence d’un profil de mutations inhabituel", à savoir "une délétion de 9 acides aminés dans la protéine S". Cette combinaison peut avoir un impact, restant à déterminer, sur la réponse immunitaire. C’est pourquoi des évaluations sont prévues.
"Rien n’indique que ce variant soit particulièrement dangereux", souligne Olivier Véran dans une interview à Ouest-France parue le 16 novembre, assurant que "la France est un des pays qui réalisent le plus de séquençages de virus".