Plusieurs personnalités politiques, qui prônent la protection de l’environnement par la réduction des émissions de CO2, ont été épinglées pour avoir privilégié l’avion aux autres modes de transport pour de courtes distances. Parmi elles, la présidente de la Commission européenne et auteure du Pacte vert européen.
Tandis que plus de 120 pays ont réaffirmé leur engagement à limiter les émissions de gaz à effet de serre lors de la COP26 qui s’est tenue du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, de nombreux médias européens rappellent que Mme von der Leyen a pris en juin dernier un jet privé reliant Vienne à Bratislava, séparées par environ 80 kilomètres par la route et 65 kilomètres par la voie ferrée.
Le vol a duré une vingtaine de minutes, la distance entre les deux aéroports n’étant que de 47 kilomètres.
Ses motifs
Interrogé à ce sujet par 20 Minutes, son porte-parole a expliqué ce choix par des raisons logistiques: "Il n’y avait pas d’autre option qu’un avion-taxi. La présidente a dû voler de Bratislava à Riga dans le même avion le soir même". La même explication a été livrée au journal allemand Bild.
Le contexte sanitaire a également été cité comme cause, la même que pour ses autres vols effectués du 21 au 23 juin. Outre la Slovaquie, Ursula von der Leyen s’était alors déplacée en Autriche, en Slovaquie, en Lettonie, en Allemagne, en Italie et en France pour présenter le plan de relance visant à surmonter la crise provoquée par la pandémie.
"Des inquiétudes ont été exprimées quant à l’utilisation de vols réguliers ou de trains en raison de la Covid-19. L’équipage qui a supervisé les six vols était complètement testé", souligne le porte-parole auprès de 20 Minutes.
Selon les calculs du Telegraph, elle a effectué 18 de ses 34 voyages d'affaires cette année en jet privé, et ce alors que la présidente de la Commission européenne a insisté à plusieurs reprise sur l’indispensabilité d’atteindre la neutralité carbone vers 2050.
Ainsi, le vol de Vienne à Bratislava a été qualifié de "péché écologique", toujours auprès de Bild, par le secrétaire général de l'Association des contribuables, Michael Jager.
Ils voyagent aussi en avion
Début novembre, Boris Johnson a également été épinglé pour son intention de rentrer à Londres par avion après la COP26, après avoir pourtant appelé les pays participants à la conférence à contenir le réchauffement climatique par la réduction des émissions CO2.
Justifiant ce mode de déplacement, Downing Street a avancé "des contraintes de temps importantes". De retour à Londres, le Premier ministre britannique est allé dîner dans un club privé réservé aux hommes, a révélé le Mirror.
Le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, utilise également ces taxis aériens assez fréquemment, notamment pour se rendre en juillet à Tachkent, en Ouzbékistan, alors que Turkish Airlines propose des vols réguliers au départ de Bruxelles, indique le site Schengen visa info.