Les dégâts des confinements ont été "gommés" au primaire, assure Blanquer

Les élèves du primaire ne présentent plus le retard constaté en 2020 à cause de la fermeture des écoles. Cette compensation s’explique par les efforts faits pour garder les écoles ouvertes durant la pandémie, assure le ministre de l’Éducation nationale.
Sputnik
La pandémie a fortement impacté le processus éducatif, le niveau scolaire ayant baissé à cause de plusieurs semaines de fermeture totale des écoles en 2020, pendant le confinement.
Malgré cela, les élèves ont retrouvé leur niveau d’avant pandémie, affirme Jean-Michel Blanquer dans une interview au Parisien parue le 15 novembre, s’appuyant sur le résultat des évaluations nationales: "En primaire, l’effet négatif du confinement sur les apprentissages a été gommé".

"Notre boussole reste l’école ouverte"

Le ministre avance plusieurs facteurs pour expliquer cette tendance, et en premier lieu grâce au fait que les établissements aient généralement pu rester ouverts en 2021. "Avoir su garder nos écoles ouvertes durant la crise sanitaire a permis une continuité des apprentissages au primaire", explique-t-il.
Pour l’heure, 1.057 classes sont fermées en France, mais ce taux va augmenter, "comme à chaque fois dans les périodes qui suivent les vacances", prévient Blanquer, d’autant plus que l’exécutif parle actuellement d’une légère reprise de l’épidémie.

"On ne baisse pas la garde, mais notre boussole reste l’école ouverte, qui a fait ses preuves au regard des résultats des évaluations nationales", poursuit-il, alors que les masques obligatoires ont fait leur retour en primaire le 15 novembre.

Le ministre constate par ailleurs que les parents boudent l’idée des tests salivaires: "Malheureusement, même pour ce genre de tests indolores et simples, il n’y a pas une acceptation massive. C’est une difficulté qu’on a depuis le début". Et d’insister: "le milieu scolaire n’est pas un milieu spécifiquement contaminant".

Décrochage

Dans le sillage des vagues épidémiques et des confinements, la France a été le pays européen qui a le moins fermé ses écoles entre mars 2020 et mars 2021, soulignait l’UNESCO en mars de cette année: 10 semaines de fermeture au total dans l’Hexagone, contre 28 en Allemagne et 47 aux États-Unis.
Mais ces mois de confinement et de classes à la maison ont eu des effets négatifs et durables, surtout sur les plus défavorisés, ont à plusieurs reprises alerté des associations.

Certains élèves "n'ont pas pu suivre l'école à la maison pour des raisons diverses: parce qu'ils manquaient de matériel informatique, qu'il fallait souvent se partager entre frères et sœurs. Faute de fournitures scolaires aussi, ou parce que leurs parents n'avaient pas les moyens de les aider", exposait en juin auprès de Libération Régis Félix, ancien principal de collège et membre d’ATD Quart Monde, association qui aide les personnes en situation de grande pauvreté.

Progrès en manipulation des syllabes

Les évaluations nationales dont parle le ministre ont été menées en septembre auprès des élèves de CP, de CE1 et de 6e. Elles portaient sur leurs compétences en français et en mathématiques.
"Entre 2019 et 2020, on observait une baisse des résultats plus marquée en CE1, en particulier en français, dans les domaines de la lecture et de l’écriture. En cette rentrée, les élèves ont retrouvé au moins le niveau de la rentrée 2019. On observe même des progrès par rapport à la rentrée 2019, en particulier en fluence [le nombre de mots qu’ils parviennent à lire en une minute] et en connaissance des nombres et résolution de problèmes", détaillait le 15 novembre lors d’un point presse Fabienne Rosenwald, directrice de la Depp, l’agence des statistiques du ministère, relayée par l’AFP.
Par exemple, en français, 81,6% des écoliers de CP ont obtenu un taux de maîtrise "satisfaisant" pour "manipuler les syllabes", alors qu’ils n’étaient que 79,3% en 2020, et 81,3% en 2019.
Quant au niveau en CE1, selon les résultats de 2021, 78,4% des enfants savent "lire des nombres entiers", contre 74,7% juste après la fermeture des écoles, et 75,6% avant l’épidémie.
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