"Le corridor qui sépare les deux États est devenu un espace de repli stratégique pour les forces du mal toujours engagées dans la déconstruction de la République centrafricaine (RCA). La présence de François Bozizé aujourd’hui au Tchad pourrait également s’entendre comme une autre phase de renouvellement des alliances militaires avec les forces disparates, au moment où Bangui souhaite renforcer sa cohésion sociopolitique et est résolument tourné vers le développement", prévient-il au micro de Sputnik.
Bozizé, un pion entre les mains de Paris?
"la proximité entre le Tchad et la RCA crée une situation inquiétante dans la mesure où l’ennemi actuel Bozizé, pro-occidental, du gouvernement de Touadéra, proche des Russes, est soutenu par un régime tchadien qui vient d’être légitimé par la France, qui, elle, entreprend à nouveau de nuire à la RCA. En ce moment, un nouveau convoi de récupération et de recolonisation pourrait se créer pour déstabiliser la RCA", explique l’analyste des questions géostratégiques.
"Il s’agit d’une guerre de rivalité des puissances et dont les acteurs manipulés sont des Africains. Les dynamiques géopolitiques sont toujours à l’origine des guerres d’intérêt dans les pays disposant d’immenses ressources. La France pourrait utiliser François Bozizé dans cette crise afin de renouveler les accords d’exploitation minière inachevée depuis la période d’indépendance. Ce qui justifie en même temps son alliance avec le Tchad qui aujourd’hui reste encore un régime sous le joug colonial", développe le géostratège.