Des craintes d’un conflit armé ont été plusieurs fois évoquées dans le contexte de la crise migratoire à la frontière biélorusso-polonaise, non seulement par la presse, mais aussi par des politiques. Cependant, selon Jaroslaw Kaczynski, président du parti au pouvoir Droit et justice et ancien chef du gouvernement de 2006 à 2007, une véritable guerre reste peu probable.
Sans nier l’idée d’une guerre hybride, le responsable politique a estimé sur les ondes de Polskie Radio 24 que "la guerre au sens strict" n’était pour le moment pas à l'horizon.
Ainsi, parlant d’Alexandre Loukachenko comme d’"un ennemi imprévisible", M.Kaczynski a exprimé ses doutes concernant l’idée que ce dernier soit "capable d'oser plus que ce qui a été fait auparavant".
Le mot "guerre" souvent lancé
Le 9 novembre, le Premier ministre polonais a accusé Vladimir Poutine d'orchestrer la situation des migrants qui tentent d'entrer en Pologne depuis la Biélorussie, avertissant que cette attaque "hybride" risquait de déstabiliser l'Union européenne.
La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, a repris l’expression utilisée par les dirigeants polonais. Elle a parlé d’"attaque hybride" contre la frontière polonaise, qui est aussi, dans ce cas, la frontière communautaire de l’UE.
Évoquant sur sa page Facebook la situation tendue avec les migrants, Mateusz Morawiecki s’est référé aux événements de la Première Guerre mondiale et de la guerre soviéto-polonaise de 1919-1920. Selon lui, son pays résiste à une agression de son "voisin oriental".
Répondant à ces accusations de la partie polonaise, le Kremlin a dénoncé des déclarations "absolument irresponsables et inacceptables". Se prononçant sur la chaîne YouTube Soloviev Live, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a également raillé le degré de ces accusations.
Vladimir Poutine a affirmé que l’Europe avait elle-même créé les conditions de l’afflux de centaines de milliers de migrants.