L’Otan reconnait se renforcer aux frontières de la Russie tout en assurant ne pas menacer Moscou

L’Otan augmente sa présence militaire à sa frontière Est depuis des années, reconnaît son secrétaire général Jens Stoltenberg, mais ses activités ne menacent pas la Russie, alors que la tension monte en mer Noire où croisent des navires de l’Alliance dotés de missiles de longue portée.
Sputnik
Les manœuvres militaires de l’Otan à l’est, notamment en mer Noire, ne représentent aucun danger pour la Russie, a déclaré ce lundi 15 novembre le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, à l’issue d’entretiens avec le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, à Bruxelles.
"Nous sommes présents dans l’est de l’Alliance depuis 2014. Cette présence a un caractère purement défensif et ne menace pas la Russie", a indiqué M.Stoltenberg.
Dans le même temps, il a souligné que l’Otan était préoccupée par "une concentration inhabituelle de militaires russes" près de la frontière russe avec l’Ukraine.
Pour autant, le 13 novembre, Vladimir Poutine avait qualifié d’alarmistes les soupçons selon lesquels Moscou serait en train d'organiser une invasion de l’Ukraine. "Dans les accords de Minsk, la Russie n’est pas considérée comme une partie prenante du conflit" dans le Donbass, a rappelé le Président russe.

Tensions en mer Noire

Deux vaisseaux américains, le navire de commandement USS Mount Whitney, amiral de la 6e Flotte des États-Unis, et le destroyer américain USS Porter, doté de missiles de croisière à longue portée Tomahawk, évoluent en mer Noire.
L’USS Porter y effectue sa mission depuis le 30 octobre. L’USS Mount Whitney, arrivé dans la région le 4 novembre, a mis le cap sur la Méditerranée ce 15 novembre au terme d’exercices de l’Otan, a déclaré la 6e Flotte sur Twitter. En vertu de la Convention de Montreux, les navires des pays non riverains peuvent rester en mer Noire jusqu’à 21 jours.
Selon Vladimir Poutine, les missions imprévues de bâtiments de l’Otan équipés d’armes stratégiques en mer Noire représentent un défi pour la Russie, mais Moscou ne fera pas monter la tension. Le Président russe a annoncé le 13 novembre qu’il n’avait pas accepté la proposition de l’armée russe de lancer aussi des exercices dans ce secteur. La Défense russe "ne fait que surveiller les avions et navires de l’Otan", a précisé le chef d’État.
D’ailleurs, deux navires russes de lutte anti-sous-marine et un sous-marin diesel ont mené des manœuvres à tirs réels le 8 novembre.

Vols fréquents d’avions-espions

Ces derniers jours, la Défense russe enregistre un nombre accru de vols d’aéronefs de reconnaissance de l’Otan à proximité du territoire russe.
Quatre avions-espions de l’Alliance ont notamment réalisé des missions au-dessus de la mer Noire le 13 novembre, et six autres le 12 novembre.
Des chasseurs britanniques Eurofighter Typhoon se sont approchés à quelques dizaines de mètres des bombardiers stratégiques russes Tupolev Tu-160 le 13 novembre. Les avions russes effectuaient un vol de routine au-dessus des mers de Barents, de Norvège et du Nord sans violer les normes internationales.
Le 12 novembre, le ministère russe de la Défense avait qualifié d’agressives les activités des États-Unis et de leurs alliés de l’Otan en mer Noire. Selon lui, le véritable objectif des manœuvres menées par les navires de l’Alliance dans cette région est d’explorer l’éventuel théâtre d’opérations militaires pour être prêts au cas où l’Ukraine déciderait de régler le conflit dans le Donbass par la force.
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