Commentant les menaces d’Alexandre Loukachenko concernant l'arrêt du transit du gaz russe vers l'Europe, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a assuré que cela n'arriverait pas, soulignant également la souveraineté de l'État biélorusse.
"Permettez-moi de vous rappeler les paroles du Président Poutine selon lesquelles la Biélorussie est un État souverain, et qu'il admet vraiment la possibilité de décisions émotionnelles de la part du Président biélorusse. C'est le premier point. Et le deuxième, c’est que le Président estime que cela n’affectera en aucune circonstance le transit du gaz et le respect par la Russie de ses obligations envers ses destinataires en Europe", expose Dmitri Peskov.
La déclaration de Vladimir Poutine sur une possible aggravation des relations avec la Biélorussie en cas d’arrêt du transit du gaz russe vers l’Europe ne signifie pas que Moscou réduira les approvisionnements via ce pays, y compris après le lancement du Nord Stream 2.
Le porte-parole du Kremlin a également précisé que le Président russe en avait discuté le 15 novembre avec M.Loukachenko.
L'UE va "durcir les sanctions"
L'Union européenne s'est préparée le 15 novembre à "durcir les sanctions" contre la Biélorussie en adaptant son arsenal juridique pour cibler les personnes et organisations contribuant à l'afflux de milliers de migrants à la frontière polonaise.
Alexandre Loukachenko a pour sa part menacé de couper le gazoduc Yamal-Europe si les pays de l'UE ferment leurs frontières avec son pays.
Moscou respectera ses contrats
Commentant les propos du Président biélorusse sur la limitation du transit du gaz russe, Dmitri Peskov a fait savoir le 12 novembre que cette question n’avait pas été discutée avec la Russie, qui entend respecter toutes ses obligations contractuelles auprès de ses partenaires européens quant aux livraisons du combustible.
"Même si cela ne plaît pas à tout le monde, la Russie a été, reste et potentiellement restera un pays-garant de la sécurité énergétique du continent européen", insiste M.Peskov devant les journalistes.
Selon Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko est "théoriquement" capable de couper le gaz russe transporté par la conduite Yamal-Europe, une situation similaire s’étant dans la pratique déjà produite en Ukraine en 2008-2009. Mais une telle mesure "endommagerait" le secteur énergétique européen et "ne contribuerait pas" au développement des relations avec la Biélorussie comme pays de transit.