Ces derniers temps, les États-Unis ont redoublé d’efforts pour déstabiliser la situation à Cuba, a annoncé ce lundi 15 novembre le ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous ne nous sommes pas ingérés dans la vie politique de cet État ami lié avec la Russie par des liens historiques de partenariat stratégique. Et nous n’allons pas le faire. Nous appelons les autres pays à s’en tenir à la même politique. Ces derniers mois, nous voyons que les États-Unis ont considérablement intensifié leur politique visant à déstabiliser la situation sur l’île en stimulant les sentiments de protestation de l’étranger. Ils le font en s’appuyant notamment sur les réseaux sociaux", a indiqué le ministère.
Les "passions attisées de l’étranger"
Selon la diplomatie russe, les représentants des organes du pouvoir américains ont émis des propos provocateurs, exhortant à saper le régime constitutionnel à Cuba. Les passions sont artificiellement attisées de l'étranger, tandis que les mesures ciblées prises par les dirigeants cubains pour contrer la pandémie de Covid-19 sont ignorées, tout comme l’adoption progressive d'éléments de gestion de l'économie de marché sur l'île, note le ministère.
"La présence claire d’influence étrangère dans l'organisation des manifestations prévues à Cuba est un autre exemple d'ingérence flagrante dans les affaires intérieures d'un État souverain. Nous condamnons fermement de telles méthodes", déclare le ministère.
Et de rappeler à "ceux qui planifient des provocations contre Cuba" que la communauté internationale rejetait presque à l’unanimité l'embargo américain imposé il y a plus de six décennies à Cuba. Cette attitude est "confirmée par l'adoption annuelle de la résolution pertinente de l'Assemblée générale des Nations unies", a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.
Manifestations et nouvelles sanctions
Des manifestations, les premières depuis plusieurs années, ont éclaté dans 10 municipalités cubaines le 11 juillet, alors que Joe Biden rencontrait des membres de la communauté cubano-américaine et du Congrès à la Maison-Blanche.
Les autorités cubaines ont accusé les États-Unis d’être derrière ces actions de protestation. Tout en rejetant ces accusations, Washington a déclaré que les manifestations auraient un effet sur la politique des États-Unisà l’égard de Cuba.
Le 30 juillet, les États-Unis, qui maintiennent leur embargo envers Cuba depuis 1962, ont imposé de nouvelles sanctions contre deux hauts responsables et la police nationale cubains pour leur rôle dans la dispersion des manifestants.
Le 12 octobre, les autorités cubaines n’ont pas autorisé la tenue de nouvelles marches de protestation, les qualifiant d’anticonstitutionnelles et déstabilisatrices.