"Je demande à la France, avec ses principes, de tendre la main pour soutenir Julian Assange. C’est le seul pays qui peut le sauver."
Le père du fondateur de WikiLeaks a lancé cet appel lors de la 6e Rencontre des Lanceurs d’Alerte à Paris, le 13 novembre.
Quelques jours plus tôt, 39 députés français de différents partis politiques ont de leur côté signé une résolution qui demande que Paris accorde le droit d’asile à Julian Assange.
"Pour moi, la France n’a pas attaqué Julian ces dernières difficiles années. Par conséquent, la France est libre d’agir en échange des informations que WikiLeaks et Julian ont apportées à la France", soutient John Shipton au micro de Sputnik.
Le père du lanceur d’alerte de renommée mondiale fait référence à la période "où le téléphone du Président français était écouté par la NSA et la CIA". WikiLeaks avait mis en lumière "l’ingérence dans les élections françaises" en 2012 et révélé que les États-Unis avaient espionné Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande entre 2006 et 2012.
Il rappelle également que WikiLeaks avait divulgué le fait que "la BCE [Banque centrale européenne, ndlr] était piratée par la CIA et la NSA".
"Donc ce serait honorable pour la France d’offrir [l’asile, ndlr] à Julian Assange", insiste au micro de Sputnik le père de l’informaticien et journaliste.
Cette rencontre de lanceurs d’alerte a été marquée par la projection du film "Hacking Justice", consacré à la défense de Julian Assange, fruit de plus de trois ans de travail des réalisateurs Clara López Rubio et Juan Pancorbo. Comme le soulignent les auteurs du film, il s’agit d’une "histoire aux implications politiques profondes et dont l’issue affectera la liberté de la presse dans le monde entier".
Des députés soutiennent Assange
Cédric Villani, député (ex-LREM, non-inscrit) de l’Essonne et signataire d’une résolution parlementaire qui demande à la France d’accorder le droit d’asile à Julian Assange, assure au micro de Sputnik qu’au-delà des difficultés techniques et judiciaires qui sont "énormes, on voit que l’affaire est simple".
"Cette affaire est une affaire d’un acharnement sur une personne, non en tant qu’individu, mais pour ce qu’elle représente et pour ce qu’elle a fait, à savoir la mise en place d’une nouvelle forme du journalisme et pour ce qu’elle a révélé", insiste Cédric Villani.
Pour l’élu, qui juge "absolument inacceptable" la persécution du fondateur de WikiLeaks, "s’attaquer à Julian Assange est s’attaquer à la presse en général, c’est s’attaquer au journalisme d’investigation". Il souligne que c’est contraire aux valeurs et règles occidentales.
"Depuis plus de dix ans, Julian Assange, journaliste récompensé par de nombreux prix, est privé de liberté. Son crime? Avoir fait œuvre de vérité et d’indépendance. Nous réclamons que la France lui accorde l’asile pour la liberté de la presse, pour le respect des droits humains", conclut Cédric Villani.