Au lieu d’accuser qui que ce soit d’avoir organisé une crise humanitaire aux limites de l'espace Schengen, le Royaume-Uni ne devrait pas oublier son rôle historique dans la hausse de l’afflux de réfugiés en Europe, a indiqué ce dimanche 14 novembre sur sa chaîne Telegram Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Commentant la déclaration de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, selon laquelle la crise des migrants à la frontière polono-biélorusse était l'oeuvre de Moscou et Minsk, Mme Zakharova a rappelé à Londres ses propres actions délétères au Proche-Orient, qui ont poussé des milliers de personnes à quitter leurs domiciles pour chercher asile ailleurs.
"C’est l’intrusion du Royaume-Uni en Irak qui a été bien orchestrée. 45.000 soldats britanniques ont aidé les États-Unis à occuper ce pays, à tuer ses citoyens et à piller ses ressources. La Grande-Bretagne assume une responsabilité historique claire pour tout ce qu’il se passe à partir de ce moment dans la région: les morts des Irakiens, la destruction de l’État irakien, les flux interminables de réfugiés, l’apparition de Daech*, les catastrophes humanitaires dans cette partie du monde. Et tant que Londres n’aura pas répondu de ses crimes, ses représentants officiels n’auront aucun droit d’accuser qui que ce soit", a-t-elle écrit.
Londres et la crise à la frontière polonaise
La réaction de Maria Zakharova fait suite à un article pour le Telegraph de la chef de la diplomatie britannique où elle aborde le sujet de la crise humanitaire à l'entrée de l’Union européenne via la Biélorussie.
Liz Truss a notamment estimé que la Russie avait "une responsabilité claire" dans l’arrivée des réfugiés à la frontière polono-biélorusse.
Selon la ministre britannique, Moscou devrait "faire pression sur les autorités biélorusses pour qu'elles mettent fin à la crise et engagent le dialogue".
Plus tôt cette semaine, le ministère de la Défense du Royaume-Uni avait annoncé avoir envoyé un groupe de militaires britanniques en Pologne pour aider le pays à renforcer sa frontière avec la Biélorussie. Pour la Défense britannique, il s’agit d’une assistance qui s’inscrit dans "une longue amitié" entre Londres et Varsovie, qui sont des alliés au sein de l’Otan.
Un acte qualifié d’"exemple classique de provocation et d'escalade", selon l'adjoint à l'ambassadeur russe à l'Onu, Dmitry Polyansky.
*Organisation terroriste interdite en Russie