"Cette COP aura été utile", affirme Barbara Pompili malgré la déception générale

Alors que la 26e conférence mondiale pour le climat s’est clôturée sur fond de désillusion et que son président a entériné l’accord final les larmes aux yeux, "profondément désolé", la ministre française de la Transition écologique s’est montrée plutôt optimiste. Selon elle, "le combat climatique se porte mieux après la COP26".
Sputnik
Les près de 200 pays réunis à Glasgow, en Écosse, ont adopté samedi 13 novembre, à l’issue de deux semaines de négociations, le document final de la 26e conférence mondiale pour le climat, un "pacte de Glasgow" destiné à accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.
Le document, qui n’assure cependant ni de le contenir à 1,5°C ni de répondre aux demandes d’aide des pays pauvres, a suscité la déception de nombreux acteurs.
Mais pas de tout le monde. La ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili trouve que "cette COP aura été utile".
"Le combat climatique se porte mieux après cette COP", affirme-t-elle dans un entretien au Journal du dimanche.
En finir avec l’addiction aux énergies fossiles
La ministre estime que la conférence a marqué un tournant dans les négociations climatiques en parlant pour la première fois très clairement de la diminution des énergies fossiles.
"Depuis 200 ans, nous sommes drogués aux énergies fossiles. Il faut sortir de cette addiction, et ce en quelques années. Le combat est colossal. Mais c'est la preuve de l'utilité des COP! Elles rendent possible ce type d'engagement et permettent d'accélérer le changement."
Selon elle, les engagements climatiques, même lointains, pris par les participants sont "un point positif" et "une avancée", mais ils ne seront que des mots "sans moyen de vérification, sans mesure concrète".
Pour qu’ils soient tenus, il est nécessaire de "finaliser les outils opérationnels prévus par l'accord de Paris".
Le président de la COP "profondément désolé"
Alors que Mme Pompili cherche des éléments positifs dans le document final de la COP26, au moment de son adoption le président britannique de la conférence Alok Sharma s’est dit, les larmes aux yeux, "profondément désolé" pour ce dénouement.
Retenant ses larmes, le président de la COP a déclaré: "Je comprends la profonde déception mais il est également vital que nous protégions cet accord".
L’Onu insatisfaite
Une insatisfaction envers cet accord a été exprimée par le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres.
Celui qui avait prévenu le 1er novembre, au deuxième jour de la conférence, que "nous sommes en train de creuser notre propre tombe", en référence à "l’addiction" aux énergies fossiles qui menacerait de pousser l’humanité au bord du gouffre, a constaté que les résultats de la conférence étaient insuffisants.
"C'est une étape importante mais ce n'est pas suffisant", a déclaré Antonio Gueterres dans une déclaration vidéo publiée à l’issue de la réunion. " Nous n'avons pas atteint ces objectifs lors de cette conférence".
M.Guterres a également adressé un message aux jeunes, aux communautés autochtones, aux femmes dirigeantes et à tous ceux qui mènent l'action en faveur du climat.
"Je sais que vous êtes déçus. Mais le chemin du progrès n'est pas toujours une ligne droite. Il y a parfois des détours. Parfois, il y a des fossés."
Résumé de Greta Thunberg: "bla, bla, bla"
La célèbre militante écologiste suédoise Greta Thunberg a dressé le bilan le plus laconique de la COP26.
"La COP26 est terminée. Voici un bref résumé : Bla, bla, bla."
Selon la militante, "le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n’abandonnerons jamais, jamais".
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