"Situation sécuritaire très complexe": le Mali veut une relation "gagnant-gagnant" avec la Russie

"Le Mali est dans une situation sécuritaire très complexe", constate le chef de la diplomatie Abdoulaye Diop au micro de Sputnik. Face à cette situation, le pays place beaucoup d’espoir dans la coopération avec la Russie, déjà développée sur plusieurs axes.
Sputnik
En déplacement à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères s’est penché dans un entretien à Sputnik sur la coopération avec la Russie, qui a été "un des premiers à assister le Mali dans divers domaines et pas seulement militaire".
Outre le fait que beaucoup de personnel militaire a été formé en Russie, Abdoulaye Diop a fait remarquer que "des entreprises et sociétés d’État ont été installées dans le domaine du coton, dans le domaine agricole, dans le domaine pharmaceutique - donc nous avons déjà une relation très très diversifiée".
Dans l’agenda d’aujourd’hui, c’est l’ambiance sécuritaire qui éveille le plus les inquiétudes du ministre et dicte les besoins notamment en termes d’équipement, d’assistance pour pouvoir utiliser ce matériel, tout comme d’entraînement des militaires.
"Le Mali est dans une situation sécuritaire très complexe, faisant face aux groupes terroristes les plus radicaux sur cette planète. Donc il y a un besoin urgent de pouvoir répondre à cela et donner la capacité militaire et la capacité technique à nos forces de défense et de sécurité pour qu’elles puissent assumer leur rôle dans la protection du pays et la défense de son intégralité territoriale", a expliqué le chef de la diplomatie.
Par conséquent, "la Russie est un partenaire stratégique sur lequel nous pouvons compter", met en valeur M.Diop.
Son homologue russe Sergueï Lavrov avait promis le 11 novembre de continuer d’apporter un "soutien tous azimuts" aux forces armées maliennes pour les aider à sécuriser leur pays.
Aucun contrat n'avait encore été signé à ce jour avec une société militaire privée russe, selon le ministre malien. En cela, les sociétés paramilitaires russes ne représentent pas la Russie, avait souligné à son tour le Président Vladimir Poutine.

Échanges commerciaux

Autre terrain de coopération: le domaine économique qu’Abdoulaye Diop espère renforcer.
"Il y a des partenariats nouveaux dans le domaine économique, dans le domaine commercial, l’utilisation des ressources minières et des ressources énergétiques. Donc il y a tout un paquet important", constate-t-il.
Le Mali ayant plusieurs types de potentiels "inexploités", les échanges commerciaux peuvent suivre plusieurs axes, poursuit le diplomate. En guise d’exemple, des entreprises russes pourraient souhaiter travailler avec du coton malien vu que le Mali est "le premier producteur africain" en la matière.
"Le Mali est aussi le troisième producteur d’or sur le continent africain, après l’Afrique du Sud et le Ghana. Plus généralement, dans le domaine minier, nous savons que le Mali a un potentiel important en termes de ressources en pétrole qui ne sont pas encore exploitées. Et la Russie est aujourd’hui un producteur de premier plan au niveau mondial. Nous espérons que la Russie, à travers son expérience, son expertise et sa technologie, pourra aussi aider dans l’exploration des ressources minières – au-delà du pétrole, il y a beaucoup d’autres minerais et que nous puissions travailler ensemble à valoriser ces ressources, non pas seulement exporter des minerais à l’extérieur. Donc nous souhaitons vraiment que la base de la relation soit élargie dans un esprit gagnant–gagnant", résume Abdoulaye Diop.
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