,Au moins cinq manifestants ont été tués par des tirs à balle réelle des forces de sécurité. Et de nombreux autres ont été blessés, selon le Comité central des médecins soudanais.
Les manifestations surviennent deux jours après l'annonce de l'installation à la tête du pays d'un conseil de souveraineté excluant la coalition civile avec laquelle l'armée partageait le pouvoir depuis 2019.
Les groupes soudanais pro-démocratie ont condamné cette décision et se sont engagés à poursuivre leur campagne de désobéissance civile et de protestation contre le coup d'État du 25 octobre.
Gaz lacrymogène tiré
Samedi 13 novembre, les forces de sécurité ont coupé la circulation sur les ponts qui relient le centre de Khartoum aux villes jumelles d'Omdurman et de Khartoum Nord. Les routes menant à des sites stratégiques ont également été fermées.
Les forces de sécurité ont tenté de disperser les manifestants qui commençaient à se rassembler en début d'après-midi autour de la capitale, répandant du gaz lacrymogène et pourchassant les protestataires dans les rues avoisinantes pour essayer de les empêcher d'atteindre les points de rassemblement, ont rapporté des témoins.
Le Comité central des médecins soudanais, qui soutient les manifestations, a déclaré que les cortèges s'étaient heurtés à "une répression excessive usant de toutes les formes de la force, y compris de balles réelles, dans plusieurs quartiers de la capitale, Khartoum".
Les forces de sécurité n'ont fait aucun commentaire dans l'immédiat mais le général al-Burhan avait auparavant déclaré que les manifestations pacifiques étaient autorisées et que l'armée ne tuait pas les manifestants.
Faisant fi des appels nationaux et internationaux à mettre un terme au coup d'État militaire, le nouvel homme fort du pays a formé jeudi un Conseil de transition, qu'il préside, avec ses côtés le commandant du puissant groupe paramilitaire des Forces rapides de soutien (RSF), Mohamed Hamdan Dagalo.
Le chef de l'armée soudanaise affirme avoir pris ces mesures pour éviter une guerre civile. Il s'était engagé après le putsch à assurer une transition démocratique, avec l'organisation d'élections en juillet 2023.
Le nouveau conseil exécutif de 14 membres ne compte plus de représentants des Forces de la liberté et du changement (FFC), coalition politique qui partageait le pouvoir avec l'armée depuis 2019 dans le cadre d'une transition démocratique, et qui réclamait le retour du pouvoir aux civils.
Le Premier ministre, Abdalla Hamdok, est en résidence surveillée depuis le putsch, et plusieurs ministres ont été arrêtés.
Les services Internet mobiles sont coupés au Soudan depuis le coup d'État, malgré une décision de justice visant à les rétablir, et le téléphone ne fonctionne pas, ce qui complique l'organisation des manifestations.